Le littoral d'El Jadida et celui de Safi suscitent beaucoup d'intérêt chez les promoteurs immobiliers et touristiques qui ont exprimé leur intention d'investir dans ces deux zones, considérées souvent comme «sensibles» du point de vue écologique. La commission interministérielle devra trancher. Ainsi, de gros investissements sur des superficies atteignant plusieurs centaines d'hectares sont annoncés. Encore faudrait-il que ces projets, dont plusieurs ont été déjà validés par exemple par le Centre régional d'investissement d'El Jadida, aient le feu vert de la commission interministérielle des investissements. Car, selon une source proche de la Primature, il s'agit avant tout de concilier entre ces investissements et la préservation de sites écologiquement très sensibles. Rappelons que la législation stipule que tous les projets d'animation économique, de construction et autres sont assujettis à une étude d'impact sur l'environnement. A Safi, le tourisme a eu gain de cause sur la centrale thermique. Cette dernière ne sera pas réalisée près de la station touristique de Souiria Lakdima. La vocation touristique de la région de Safi sera, par conséquent, préservée. Les investisseurs dans ce secteur retrouvent quelque peu le moral. «Jamais on aurait pu convaincre les touristes que les cheminées thermiques, visibles de loin, n'auraient pas été polluantes», souligne un responsable d'Urbagolf, une société espagnole qui compte aménager sur 300 hectares un mégacomplexe touristique, à Souiria Lakdima, à 30 km de Safi. Des investissements conséquents Le projet, qui représente un investissement de 3,7 milliards de DH, a reçu, récemment, le feu vert de la Primature. Selon les promoteurs, la nouvelle station devrait générer quelque 2.000 emplois. Par ailleurs, deux autres programmes d'envergure, sur 200 ha chacun, sont à l'étude. Les promoteurs sont deux groupes marocain et anglais qui sont aussi intéressés par le site. Et, aux dernières nouvelles, le groupe émirati Al Quadra Holding International est aussi en prospection dans cette zone. A El Jadida, c'est la bande de terre entre Mharzat Sahel et Azemmour, au nord de la ville, qui attire les investisseurs. C'est ainsi que parmi les dossiers en cours, il faut citer le projet touristique Golden Bay du groupe Jamaï à Mharzat Sahel. Le groupe annonce un investissement de l'ordre de 1,6 milliard DH sur une superficie de 60 ha environ. Au programme, des hôtels haut de gamme, des résidences, des riads, un beach club et une marina. A une vingtaine de kilomètres au sud, des opérateurs étrangers espèrent réaliser le projet «Azemmour Beach», sur le site balnéaire de Sidi Bounaïm. Six milliards de DH d'investissements sur une superficie de près de 300 ha sont avancés. L'objectif est de réaliser des hôtels haut standing, un golf, une marina, un centre de thalassothérapie, un club nautique et des appartements résidentiels. Un autre projet sur le même site, baptisé «Domaines d'Azemmour », est annoncé par les investisseurs portugais, AZ Resort. Un projet qui nécessite une enveloppe de 300 millions de DH et 300 hectares. Egalement au menu, des unités hôtelières, un centre de congrès, un SPA, un golf et une zone résidentielle. Par ailleurs, le groupe Holmarcom est en lice pour un projet touristique à l'embouchure de la rivière Oum Er-Rabia. Il s'agira de construire sur 200 ha des structures hôtelières, des résidences et un golf pour 2 milliards de DH environ. Autre projet d'envergure, celui du groupe franco-belge CFE et Vinci. Ce dernier projette un investissement de plus d'un milliard de DH sur 200 hectares également à l'embouchure du fleuve. Des établissements hôteliers haut de gamme, des résidences touristiques et un centre de remise en forme sont prévus. Tous ces sites, qui se caractérisent par la présence de forêts et de dunes, sont sensibles. C'est dire que la balle est dans le camp de la commission interministérielle des investissements, qui devra trancher. ◆