Renault Zoe. Première prise en main de Zoe, citadine 100% électrique de la firme au losange. Outre son design, son confort et son autonomie, elle inaugure surtout l'ère du véhicule électrique pour tous. Entre le prix de l'essence qui a doublé en 12 ans, puis le réchauffement climatique qui s'accentuera encore plus vers 2030, la question de trouver une alternative écologique aux motorisations thermiques traditionnelles devient plus qu'impérative : une solution de rupture. Voilà pourquoi, dès le début 2008, Carlos Ghosn annonçait l'ambition de Renault d'être le premier constructeur automobile à proposer toute une gamme de véhicules 100% électriques et comptant 4 modèles. Aujourd'hui et après les Kangoo, Fluence et Twizy badgés du sigle ZE (pour Zéro Emission de CO2), Renault Zoe (prononcez «Zoé») démarre enfin sa carrière commerciale en Europe. Avant de la conduire, nous l'avons apprécié sous toutes ses coutures... La fille adoptive Démarré en janvier 2008, le projet portant nom de code «X10» était esthétiquement figé et même finalisé en 2009. Mais à son arrivée en milieu de la même année, Laurens Van Den Acker a tenu à retoucher ce projet, en intégrant à la face avant la nouvelle identité de la marque. C'est ce qui explique que Zoe est resté proche du concept-car qui l'a préfiguré et qui met subtilement en avant sa fibre électrique. Ainsi, les projecteurs effilés comme le logo agrandi en guise de museau bénéficient d'un traitement bleuté qui marque l'appartenance au monde de l'électrique. S'apparentant à un losange difforme, les feux arrière sont translucides et dotés de liserés bleus, qui ne deviennent rouges qu'au freinage ou en éclairage nocturne. L'auto mêle harmonieusement rondeurs et angles adoucis, ce qui lui donne un petit air à la fois sexy et très attachant. Un concentré de technologie Belle, Zoe l'est aussi de l'intérieur. La planche de bord est présentée de façon épurée et assez originale, même si elle reprend la console centrale de la Clio IV. Nous avons apprécié autant son revêtement soft que sa couleur claire agrémentée d'inserts azurés. Autre point fort à bord, l'espace dévolu aux passagers arrière, ainsi que le volume du coffre (338 l), qui se situe dans la fourchette haute du segment. Le bien-être des occupants est poussé d'un cran par le confort acoustique (silence de fonctionnement) et la qualité de l'air fourni par le système de climatisation à ioniseur d'air et diffuseur de parfum. En lieu et place des compteurs analogiques, un écran digital de 7 pouces indique au conducteur tous les paramètres liés à son mode de conduite et à l'autonomie du véhicule. Exemple, un économètre précise si l'on se trouve en phase de consommation ou de récupération énergétique. Grande nouveauté étrennée par Zoe, la tablette tactile R-Link reçoit une interface multimédia intégrée et connectée qui aide le conducteur à mieux gérer son trajet, son autonomie et sa charge. Comment ? En offrant un GPS (TomTom) spécifique à la gamme ZE et permettant de visualiser le rayon d'action relatif à l'autonomie du véhicule, ainsi que les bornes de recharge les plus proches sur la carte. Bref, tout pour rassurer... Une autonomie optimisée Il faut aussi rappeler que Zoe est la première Renault «née électrique» et préciser qu'il a fait l'objet de 60 brevets spécifiques. La plupart d'entre eux ont, logiquement, trait à son type de propulsion. C'est là qu'on comprend bien pourquoi Zoe n'est pas une électrique comme les autres. Techniquement, Zoe repose sur une plate-forme de Clio IV, optimisée pour loger les batteries sous le plancher, avoir des voies larges et recevoir des suspensions du segment supérieur (Renault Mégane). Résultat : le comportement routier est étonnant pour une voiture de ce gabarit. D'une puissance de 65 kW, soit l'équivalent de 88 ch, le moteur électrique synchrone délivre un couple quasi-immédiat qui atteint ensuite son maximum de 220 Nm. La recharge se fait soit sur la Wall-box (3kW), sorte de boîtier mural vendu, puis installé à domicile par Renault et permettant une recharge complète en 6 à 9 heures. Soit sur une borne publique (22 kW) via un câble fourni avec le véhicule et autorisant une recharge rapide (80% de la batterie en 1 h). Et c'est justement là que réside le point fort de Zoe, puisque outre son autonomie de 150 km, il y a le fait que l'électricité reste bien moins chère que le carburant. En France, l'auto connaît des débuts prometteurs puisqu'elle démarre à 13.700 euros (hors incitation fiscale), soit le prix d'une Clio essence, mais avec un loyer de 79 euros pour ses batteries. Reste l'entretien 30% moins cher, puisqu'il n'y a ni vidange, ni courroie de distribution à remplacer. C'est aussi cela l'automobile de l'ère moderne.