Les professionnels de la logistique continuent de pâtir de la carence en ressources qualifiées. Poutant, depuis 2007, l'enseignement privé intègre de plus en plus la logistique dans ses cursus. Mais, ce n'est pas suffisant. Un secteur prometteur mais en manque de compétences. C'est ce que représente aujourd'hui la logistique au Maroc. Le travail quotidien des cabinets de recrutement laisse en effet entendre un besoin majeur en profils spécialisés comme l'explique Ahlam Heramch, consultante RH chez Eumatech, qui souligne «une phase de tension sur les profils de Senior Manager spécialisés dans la logistique/supply chain». De nombreuses PME/PMI font dans ce sens appel aux cabinets de «head hunting» qui reçoivent depuis quelques années maintenant dans le but de (re)composer leur comité de direction en nommant un membre du comité exécutif responsable de cette fonction et qui doit être en lien direct avec la direction générale de l'entreprise. Cette fonction précise, longtemps négligée au Maroc, un peu à l'instar de la direction des SI ou de la direction des RH est aujourd'hui au centre des préoccupations managériales. Pour remédier à ce déficit, différentes études, rapports et contrats-programmes du gouvernement ont été menés au début des années 2000 mettant en avant «le manque de compétitivité logistique du Maroc» . Conscients de ces besoins, les établissements supérieurs adaptent leurs programmes de formation pour faire émerger des filiales dédiées. Pour Ahlam Heramch, «les 1es promotions marocaines sont à l'heure actuelle en train de devenir «Senior», mais nous manquons encore de ressources qualifiées sur le marché de l'emploi». Cette stratégie de développement des ressources connaît donc encore des points de blocage relevés par les opérateurs interrogés qui s'accordent sur la «non-disponibilité des ressources maîtrisant le volet technique». Cols blancs VS techniciens La disponibilité des cadres nécessaires à la gestion des entreprises spécialisées dans le secteur, est partiellement assurée. Le développement des établissements d'enseignement supérieur a permis de fournir les premières promotions pour le secteur. Mais, cela ne permet pas pour autant de palier le déficit de techniciens maîtrisant les métiers de la logistique. Cette composante essentielle de la chaîne n'est toujours pas disponible sur le marché du travail. Les besoins sont tels que les opérateurs plus particulièrement les PME font part des difficultés rencontrées lors du recrutement de leurs techniciens. «Ces ressources sont très rares sur le marché et les stratégies de formation se sont ces dernières années concentrées sur les hauts cadres au détriment des techniciens qui sont un maillon très important de la chaîne logistique», déplore un chef d'entreprise. Pour répondre à ces besoins déjà détectés, rappelons qu'une charte nationale de l'éducation et de la formation, entérinée par le public et le privé avait consacré l'importance des «ressources humaines» dans la majorité des programmes. Ainsi, une attention particulière devait être portée par le département de la Formation professionnelle pour faire de cette composante un véritable levier d'accompagnement des stratégies sectorielles.