L'African Bankers Awards, organisé pour la première fois au Maroc, a primé lors de sa 7e édition deux banques marocaines, Attijariwafa bank et Banque populaire. Nouvelle consécration pour les banques marocaines. L'African Banker Awards, évènement organisé pour la première fois au Maroc, le mercredi 29 mai, à Marrakech, a récompensé, lors de sa 7e édition, deux banques marocaines. La Banque centrale populaire a été la première à être distinguée «Banque de détail de l'année» en Afrique au cours d'une cérémonie qui a réuni tout le gotha de la banque et de la finance africaines et internationales. A préciser que ce trophée récompense l'établissement bancaire qui a offert les meilleurs services de détail aux consommateurs africains, enregistré de bonnes performances financières, introduit des pratiques novatrices dans le secteur bancaire et étendu ses services de détail à un large réseau de consommateurs entre autres. La BP déploie son savoir-faire en Afrique La Banque populaire répond particulièrement à ces critères, ce qui lui a permis de recruter plus de 530.000 nouveaux clients en 2012, portant ainsi son portefeuille à 4,2 millions de clients. Dotée d'une longue et solide expérience dans la banque de détail, la Banque au cheval a récemment lancé 13 offres packagées destinées aux différentes catégories de clientèle. De plus, depuis sa prise de contrôle de la Banque Atlantique en 2012, elle déploie activement son savoir-faire en Afrique subsaharienne dans ce domaine, en mettant en place des offres innovantes et adaptées en faveur de la clientèle des dix pays couverts. Cette nouvelle distinction vient ainsi conforter le statut du Groupe Banque Populaire sur les scènes régionale et continentale. C'est celui d'une banque universelle de référence qui veille constamment à offrir à ses clients des produits adaptés. La deuxième banque marocaine à être primée cette année à l'occasion des trophées de l'African Banker Awards, tenues en marge des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) est Attijariwafa bank. La banque a remporté le trophée de la «Meilleure banque en Afrique du Nord». Cette consécration intervient quelques jours après que son PDG, Mohamed El Kettani, ait reçu à Dakar, lors de la 10ème cérémonie des Sédar, le trophée du «Banquier de l'intégration africaine» de l'année. Le trophée de la meilleure banque en Afrique du Nord étant dédié à la banque qui a excellé dans la région en atteignant de nouveaux clients et en offrant de nouveaux services. Il distingue aussi la banque d'Afrique du Nord ayant le plus participé au développement de l'inclusion financière, en amenant les populations non bancarisées dans le monde bancaire. Elle mobilise également les nouvelles technologies, chose qui lui permet de contribuer à un secteur financier fort. Un trophée très sélectif Evénement phare de l'année pour les banques africaines, l'African Banker Awards est organisé par le magazine African Banker, du groupe de presse britannique IC Publications. Ce trophée récompense l'excellence et les meilleures pratiques bancaires en Afrique. «Nos catégories récompensent les institutions financières et les personnalités qui contribuent à la transformation et au développement du secteur de la banque en Afrique. Nous réexaminons nos catégories chaque année afin de nous assurer que les trophées demeurent pertinents et tiennent compte des nouvelles réalités», explique aux ECO, Omar Ben Yedder, éditeur du magazine African Banker. Il ajoute que la sélection et le choix des lauréats pour chaque catégorie se fait, après un appel à candidature, par un comité consultatif constitué de rédacteurs en chef de publication, ainsi que d'experts du secteur bancaire et financier africain. «Notre jury indépendant, composé de spécialistes possédant une vaste expérience dans les différentes régions d'Afrique, sélectionne les lauréats sur la base de critères spécifiques. Les gagnants sont ensuite annoncés lors de la cérémonie de remise des trophées», souligne Ben Yedder. Une cérémonie qui a réuni des participants de différents horizons, à savoir des banquiers et leaders de l'industrie, des gouverneurs de banques centrales, des ministres des Finances, des représentants de gouvernements et des diplomates d'Afrique, d'Asie, d'Europe et des Etats-Unis. «African Banker» est un magazine panafricain dédié exclusivement à la banque et à la finance. Il tente de refléter les mutations et la croissance rapide des secteurs bancaires et des services financiers dans tout le continent. La publication, qui se veut un outil indispensable pour les acteurs de la banque en Afrique, organise chaque année les «African Banker Awards» pour récompenser les dirigeants et les institutions financières qui ont eu le plus grand impact sur l'amélioration de la pratique bancaire et de la finance en Afrique. Laïdi EL WARDI Directeur général de la Banque de détail et des Marocains du monde à la BCP. «Un nouveau réseau de micro-crédit sur toute la région de l'UEMOA» Les ECO : La Banque Centrale Populaire a reçu le trophée de la «Banque de détail de l'année» en Afrique à l'African Bankers Awards. Qu'est-ce qui fait le succès de votre banque ? Laïdi El Wardi : Il faut rappeler que les Banques populaires sont avant tout, des banques de détail, qui ont œuvré dès leur création, à la bancarisation des Marocains et au financement des petites et moyennes entreprises. Pour accompagner la croissance de leurs clients, elles ont développé au fil du temps de nouveaux métiers et acquis de nouvelles compétences, qui font que le Groupe se présente aujourd'hui dans la configuration que vous connaissez : un Groupe financier multi-métiers. En matière de «Retail Banking», les Banques populaires ont développé un savoir–faire reconnu sur le marché marocain. Ce trophée est une reconnaissance internationale qui honore l'ensemble des collaborateurs du Groupe, qui conjuguent au quotidien les valeurs de proximité à la clientèle, de qualité de service et de professionnalisme. C'est également l'aboutissement des stratégies-novatrices des Banques populaires et de la soutenabilité dans la durée des efforts des générations de banquiers qui se sont succédé dans le Groupe. Comment pour toucher à la fois les petits et grands épargnants ? Un réseau bancaire multi-dimensions, une offre de services sur mesure, du personnel qualifié et des approches clientèles adaptées, tels sont les quatre piliers de notre politique en matière de développement du Retail Banking. Le réseau des agences Banques populaires est un réseau multi-dimension, composé de points de vente aux formats différenciés, qui s'adaptent aussi bien aux localités dans lesquelles ils sont implantés qu'aux populations qu'ils servent. Nous avons à la fois des agences mobiles, qui sillonnent les souks du royaume, des agences transactionnelles de quartier, des espaces relationnels de banque assise et des espaces de banque privée. Compte tenu de sa longue expérience en matière de Retail Banking, le Groupe Banque Populaire a développé les capacités nécessaires pour soutenir cette multiplicité de formats d'agences et d'approches différenciées, notamment en termes d'infrastructure et pilotage. Concernant le second pilier, notre approche est assez classique et se base sur une connaissance et une segmentation de la clientèle qui se sont affinées au fil du temps, pour permettre l'élaboration d'offres de produits et de services adaptées aux besoins et attentes de chaque catégorie de nos clients. C'est ainsi que l'offre distribuée par les différentes composantes du Groupe Banque Populaire couvre une palette très large, allant du micro-crédit et des services de bancarisation grand public, au Project Finance et à la gestion de fortune. Pour pouvoir proposer différents types de produits et de services, la formation du personnel doit certainement être au cœur de votre politique... Servir différentes catégories de clientèle tout en demeurant proche et attentif aux besoins et attentes de chacune exige du Groupe de porter une attention toute particulière à la formation du personnel qui est en contact avec les clients. Il est de tradition, dans les Banques populaires, de consacrer un budget conséquent à la formation professionnelle de ses collaborateurs, dont le montant est par ailleurs défini par des règles statutaires. Ces programmes de formation concernent en premier lieu, tout ce qui touche de près et de loin à la relation client. Depuis un an, ils font l'objet d'une refonte en profondeur, notamment pour les adapter aux évolutions de l'environnement, des technologies et des pratiques, mais également pour en accélérer le rythme et accompagner les ambitions du Groupe en matière d'extension de son réseau de distribution. Quelle est la place de l'innovation à la Banque Populaire ? Même s'il est assez pudique sur le sujet, le Groupe Banque Populaire a toujours été à l'avant-garde en matière d'application des innovations technologiques aux services bancaires, pour trois raisons principales. Primo, parce que nous sommes convaincus que le recours judicieux aux nouvelles technologies nous permet de continuer à servir au moindre coût et dans le respect des standards internationaux de qualité, une base de clientèle de plus en plus large, qui croît d'année en année de près de 500.000 nouveaux clients. Secundo, parce que les nouvelles technologies permettent de multiplier les capacités de notre réseau de distribution multi-dimension. Tertio, parce que nous avons l'intime conviction qu'un usage adéquat des nouvelles technologies peut contribuer d'une part, à améliorer l'accès aux services bancaires et d'autre part, à les rendre plus simple d'utilisation. Dans ce sens, l'usage des nouvelles technologies est pour nous, une autre manière d'être proche de nos clients dans leur diversité. Vous êtes également depuis 2012 en Afrique, à travers la prise contrôle de La Banque Atlantique. Quel est l'état d'avancement de la banque de détail en Afrique? Nous travaillons déjà pour mettre en œuvre au niveau du réseau panafricain de Banque Atlantique, les meilleures pratiques des Banques Populaires en matière de gestion de la clientèle des particuliers, des professionnels et des petites entreprises. Notre souhait est de voir ce réseau primé en tant que meilleure banque de détail du continent dans une prochaine édition de l'African Bankers Awards. Nous avons choisi comme site pilote, le réseau Banque Atlantique Côte d'Ivoire, pour y déployer à partir de la deuxième quinzaine de juin, les nouvelles offres et les nouvelles démarches commerciales. Y a-t-il des similitudes entre la clientèle marocaine et celle des autres pays africains ? Il y a beaucoup de similitudes entre les consommateurs marocains et les consommateurs de l'Afrique sub-saharienne. De ce fait, nous estimons que l'adaptation de nos pratiques commerciales et de gestion à ces marchés, ne devrait pas poser de problèmes majeurs. Notre projet d'arrimage du réseau Banque Atlantique au Groupe Banque Populaire, est inspiré de notre parcours au Maroc et comporte deux volets majeurs. Un premier volet d'extension du service bancaire classique aux populations «bancarisables», pour favoriser la bancarisation des populations les plus larges, à travers une démarche et une offre adaptées déployées au niveau du réseau des agences Banque Atlantique. Un second volet d'inclusion financière des populations en fragilité pour contribuer à leur insertion économique, que nous développerons à travers un nouveau réseau de micro-crédit étendu sur toute la région de l'UEMOA. Des ouvertures d'agences sont-elles prévues ? Nous travaillons actuellement à la reconfiguration du réseau d'agences actuel, pour en améliorer l'efficacité et la pertinence, mais également pour l'étendre davantage et exploiter les potentialités qui s'offrent à nous dans les différents pays.