Une convention de partenariat, signée avec plusieurs organismes professionnels du secteur du médicament, lui ouvre grand les portes des marchés subsahariens. La promotion de contrats d'approvisionnement individualisés par pays, le financement de sites industriels et le transfert de savoir-faire, tout y est. C'est une nouvelle approche dans leur démarche commerciale auprès des marchés subsahariens. Face à la concurrence, exacerbée par la difficile conjoncture internationale, menée par les multinationales sur les marchés africains, les industriels locaux du médicament comptent désormais «encadrer» leur développement à l'export vers les pays du sud du Sahara, dans le but de le rendre plus efficace. L'Association marocaine de l'industrie pharmaceutique (Amip) vient de concrétiser une importante convention de partenariat avec plusieurs structures professionnelles subsahariennes du secteur (IOPA, ISPHARMA, ACAME), portant sur la mise en place d'un cadre juridique et la promotion de la coopération technique, commerciale et financière entre les deux parties. Signée en marge du 14e Forum pharmaceutique international (FPI), tenu le week-end dernier à Marrakech, sous le thème «le médicament pour tous, tous pour le médicament : coopération sud-sud», cette convention vise à «instaurer et développer des échanges commerciaux entre industriels pharmaceutiques marocains et distributeurs nationaux publics comme privés», selon le communiqué de l'Amip. Au-delà du cérémonial, c'est toute une autre dimension, que vient de prendre la stratégie africaine des producteurs marocains de médicaments. Ce partenariat devrait ainsi permettre l'installation de «tissus industriels pharmaceutiques en Afrique subsaharienne», dans lesquels, évidemment, ils auront un rôle central à jouer. Il est en effet précisé, dans les termes de l'accord, que «les laboratoires marocains, à travers des contrats individualisés par pays, approvisionneront les distributeurs locaux publics et/ou privés des pays subsahariens concernés, et faciliteront la mise en place de ce tissu industriel. Ces laboratoires participeront également au transfert de savoir-faire, via la formation, et contribueront si nécessaire au financement de sites industriels. Quant aux sociétés pharmaceutiques africaines, elles s'engagent à mettre en place des unités de distribution ou de production locales. Soutien Tout cela ne pourrait cependant se faire sans l'appui des institutionnels. En marge de l'inauguration de ce Forum, Abdelghani Guermai, le président de l'Amip, a lancé dans ce sens un message direct au ministre marocain de la Santé, El Haussin Louardi. Le partenariat conclu prévoit une dimension d'accompagnement «des autorités politiques respectives» au niveau des marchés concernés. Quant au Forum pharmaceutique international, il a connu la participation de professionnels et d'experts du secteur, en provenance de près de 35 pays du continent. Les participants se sont ainsi focalisés sur une série de thématiques, telles que «la situation de l'officine et de l'industrie pharmaceutique», les «apports économique et technique des médicaments génériques», la «nécessité de la coopération sud-sud : comment l'encourager et la développer», ainsi que sur la «nécessité d'industrialiser la pharmacie en Afrique : enjeux et contraintes».