À moins d'un mois du mois sacré, les chaînes de télévision nationales Al Oula, 2M et Medi 1TV peaufinent leurs programmes. Une chose est sûre, il n'y aura pas beaucoup de nouveautés. Les grands classiques, un peu modifiés,seront reconduits. Ramadan arrive à grands pas, et l'effervescence qui précède ce mois sacré se fait déjà sentir. Les préparatifs des gâteaux traditionnels sont déjà entamés, de quoi accompagner la harira devant un petit écran qui permettra à l'esprit de vagabonder après une journée de jeûne estival. Comme chaque année, la question qui se pose autour de la tablée est «qu'allons-nous regarder ?» Pour certains, les traditions sont intimement liées au visionnement des chaînes nationales, et l'on ne déroge pas à la règle. «Depuis tout petit, nous regardons les chaînes marocaines lors de la rupture du jeûn. C'est devenu une tradition familiale que l'on respecte encore aujourd'hui, même si, sincèrement, les programmes diffusés ne sont plus ce qu'ils étaient», confie Adam. Pour d'autres, notamment Ibtissam, les chaînes les plus prisées sont celles du satellite. «Arrivée la fin de journée, je ne pense qu'a étancher ma soif et à remplir mon ventre. Je n'ai pas envie de rire devant un sitcom ou une caméra cachée, ni d'écouter des gens parler. Pour cela, je mets toujours Arte, qui diffuse généralement à l'heure de la rupture un documentaire historique ou un reportage sur un pays quelconque. Cela me détend», explique-t-elle. Regarder local ou zapper à l'international ? Devant la profusion de l'offre des chaînes satellitaire, les chaînes marocaines essaient, année après année, de rester attractive en multipliant leur programmes mais en innovant également. Pour ramadan 2013, Medi 1TV a déjà finalisé sa grille de programmes. «Nous avons terminé la production pour ce mois de ramadan et nous sommes en train de plancher sur la production de janvier 2014», affirme Abbas Azzouzi, PDG de la chaîne. L'esprit de la grille de programmes pour ce mois de Ramadan, pas encore dévoilée à ce jour, devrait s'articuler autour du positionnement de la chaîne, à savoir la connaissance, le divertissement et la proximité. «Nous avons modifié la grille pour y intégrer pendant ce mois sacré un bloc documentaire plus important, sachant que l'on réalise aujourd'hui 2h30 de documentaires quotidiennement. Ces derniers tourneront autour de l'Islam, de la religion mais également des civilisations. Vient ensuite un deuxième bloc de fictions historiques qui s'articuleront autour des compagnons du prophète et l'histoire de la religion, suivi d'un troisième et dernier bloc composé de débats télévisés puisqu'on entame généralement le ftour avec un talk-show», nous livre Azzouzi. «Msalkhir», le talk-show diffusé l'année dernière par la chaîne, sera légèrement retouché. Il gardera les bases, à savoir sa proximité avec le téléspectateurs et sa part de divertissement centrée sur des thématiques sociales, religieuses et culturelles. Medi 1 TV reconduit pour une seconde saison «Daret Lyam», première série télévisée produite par la chaîne. Cette production maison, inspirée des réalités de la société marocaine, suit les intrigues et rebondissements de la vie d'une jeune femme originaire d'un milieu rural et qui devient un brillant professeur de médecine. «La saison 2 réserve beaucoup de surprises et une très belle production; nous nous sommes vraiment améliorés. Les téléspectateurs vont être surpris de sa qualité, car ce n'est pas une qualité de production que l'on retrouve habituellement sur nos chaînes, chose dont nous sommes fiers», s'enthousiasme le PDG de Medi 1 TV. Les chaînes publiques à la traîne ? De leur côtés, Al Oula et 2M ont, pour le ramadan à venir, un cahier de charges très ... chargé. Le comité de sélection des programmes ayant répondu à l'appel d'offre des programmes de ramadan n'a livré sa décision concernant les productions autorisées qu'en avril, ce qui laisse peu de temps aux chaînes publiques pour respecter les délais de production. À titre d'exemple, 2M, qui avait reçu 75 projets, n'a eu l'aval que pour 11 projets à réaliser pour la programmation ramadanesque. Ils s'agit de séries, de téléfilms et de capsules humoristiques en darija. Elle compte miser sur ses succès de l'année dernière tels que «Bnat Lalla Mennana» en diffusant une seconde saison, en cours de tournage actuellement. Le budget global alloué à la production de ces 11 projets est de 50,7 MDH. Contactée par Les ECO, la chaîne n'a pas souhaité communiquer sur l'état d'avancement desdites productions. La première chaîne Al Oula a, quant à, elle reçu la validation pour la production de 24 projets pour le mois sacré. Son offre s'inscrit dans la continuité des années précédentes, et son positionnement lui fait privilégier des productions nationales afin d'assurer une plus grande proximité avec le public. Toutefois, à moins d'un mois de ramadan, rien ne filtre encore sur le contenu précis de la grille des programmes des chaînes publiques. La bataille s'annonce rude pour conquérir la plus grande part d'audience durant un mois qui crée un véritable engouement chez les annonceurs.