La Banque centrale a annoncé un nouveau programme visant à soutenir le financement des TPME. Cette bonne nouvelle pour le secteur privé concerne directement les entreprises opérant dans le secteur industriel et à l'export. Néanmoins, cette mesure pourrait être insuffisante dans la mesure où le contexte actuel appelle à une réforme plus «globale et pérenne». «Opérer une sortie de crise pour relancer une économie nationale au ralenti». C'est l'objectif premier que se fixe aujourd'hui Bank Al-Maghrib. Le Conseil de la Banque centrale qui s'est tenu la semaine dernière, a en effet annoncé une «bonne nouvelle» pour les PME nationales. En notant une décélération des activités non agricoles et du crédit bancaire, l'institution a en effet décidé de mettre en place un nouveau programme visant à soutenir le financement bancaire des TPME (très petites, petites et moyennes entreprises). Dans cette configuration, les entreprises opérant dans le secteur de l'industrie et de l'export sont directement concernées par cette nouvelle mesure. D'une durée minimale de deux ans, elle met à la disposition des banques «des liquidités garanties, notamment par des effets privés de cette catégorie d'entreprises». Voilà ce qui pourrait redonner une lueur d'espoir au secteur privé qui, dans un contexte économique des plus moroses, tente de voir une éventuelle sortie de crise qui pourrait relancer son activité. La situation est en effet loin d'être reluisante, en témoignent les propos du wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri qui confirme que «la situation économique et financière du Maroc a justifié les décisions prises dernièrement, ceci par le fait que le Maroc est bel et bien touché par la crise économique mondiale, bien que le pays ait échappé à une crise du système bancaire». Toutefois, au-delà de cette nouvelle «rassurante» pour le secteur privé, une réforme plus globale reste encore très attendue. «Une mesurette» À travers cette mesure prise au profit des PME, la Banque centrale prouve une nouvelle fois son implication dans le soutien du tissu entrepreneurial. Cependant, ce dernier aspire à trouver une solution plus globale et durable qui permettrait in fine d'éradiquer cette problématique de financement. Ce vœu reste certes très pieux dans la mesure où ces dysfonctionnements ne sont pas propres au Maroc mais touchent en effet de nombreux pays aux économies dites «solides». Dans une approche plus technique, Abdellatif Jouahri soulignait déjà dans un discours prononcé en 2006 que : «Le coût élevé du crédit aux PME et le phénomène du rationnement s'expliquent souvent par l'existence d'imperfections dans le fonctionnement du marché du crédit». La situation persiste encore aujourd'hui malgré les nombreux efforts déployés par le passé. Ceci nous amène également dans cette logique à s'interroger sur l'état d'avancement du travail de «réforme globale» qui devait être entamé suite au lancement d'une étude en concertation avec le ministère de l'Economie et des finances. En 2006, cette dernière devait «examiner les modalités de mise en place d'un système de garantie national solide et pérenne tout en réévaluant les dispositions relatives au capital risque». Le contexte économique et l'impasse dans laquelle se trouvent aujourd'hui les PME quant à la problématique du financement de leurs activités rappellent l'urgence de cette réforme et de la mise en place d'un système «solide et pérenne». C'est d'ailleurs ce que soutient le wali de la Banque centrale, qui confirme que «le problème du financement de la PME appelle donc une solution globale, qui implique l'engagement de plusieurs institutions, à côté du gouvernement, dans le cadre d'une concertation organisée et responsable». Une mobilisation générale est donc requise de la part de toutes les parties prenantes, gouvernement, institutions financières et secteur privé. Une collaboration entre les ministères de la Justice et des libertés, de l'Economie et des finances, du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) sur les pratiques bancaires et judiciaires ainsi que sur la sensibilisation à la problématique des chèques sans provision pourraient également participer à l'instauration d'un climat de confiance nécessaire à l'investissement. C'est une confiance générale qui assurera ainsi un climat des affaires propice à l'investissement.