La multinationale remet l'Afrique dans ses priorités de développement. L'objectif est de porter la contribution du continent dans ses activités à 15% en 2030. Les nouveaux défis du groupe résident dans le renforcement des positions actuelles et dans l'expansion au Nigéria, au Ghana, et en Angola. Tout cela sera piloté depuis Casablanca. À partir de cette année, rien ne sera plus comme avant chez Axa Assurance. La stratégie de développement de la compagnie d'assurance, qui figure parmi les leaders mondiaux du secteur, entame un tournant stratégique. Le marché africain, longtemps relégué aux dernières priorités du groupe, retrouve en 2013 une place de choix dans ses ambitions d'expansion à l'international. Les objectifs sont déjà fixés: faire passer la contribution actuelle – quasiment insignifiante – du continent dans le chiffre d'affaires global du groupe de 0,01% à 15% à l'horizon 2030. Ces ambitions, énoncées par Henri De Castries, PDG de la compagnie d'assurance en marge d'une tournée opérée en janvier dernier dans les quatre marchés d'implantation en région subsaharienne (Côte d'Ivoire, Sénégal, Gabon et Cameroun), nous sont été confirmées par Michel Hascoët, le PDG d'Axa Assurance Maroc. Le fait est que cette représentation devrait jouer un rôle de hub dans le déroulement de la nouvelle vision du groupe sur le continent, le Maroc étant le deuxième plus important marché africain des assurances après l'Afrique du Sud. «L'objet de ces visites était de rencontrer toutes les équipes et d'apprécier les différents marchés. Au terme de ce voyage, et sur la base d'études internes concluantes, le groupe a affirmé sa volonté de développer ses activités sur le continent», nous explique le patron d'Axa Assurance Maroc. Croissances interne et externe Le groupe compte bien se donner les moyens de ses ambitions. La réponse à la question du «comment» devrait tourner autour de deux grands niveaux d'intervention. Le premier porte sur le renforcement des acquis sur les marchés actuels. Axa mise en effet sur «une forte croissance interne», l'objectif visé étant de donner plus de capacités, aussi bien financières qu'humaines, aux filiales subsahariennes existantes. Celles-ci restent aujourd'hui relativement performantes, avec un rythme de croissance moyen -assez modeste- de l'ordre de 5% à 6% par an. Cette croissance interne devrait également se faire à travers le renforcement des capacités de souscription de ces filiales par le biais d'une politique renforcée de réassurance. Le second grand axe de la stratégie du groupe est clairement expansionniste, et marque une véritable rupture. «Nous nous intéresserons à de nouveaux marchés, chose que nous ne faisions pas auparavant». Ces nouvelles conquêtes, le groupe va principalement aller les chercher dans les marchés anglophones. Le Nigeria, le Ghana et l'Angola figurent déjà dans les plans de développement de la compagnie. Ces marchés enregistrent de très bonnes dynamiques de croissance. Il s'agira aussi, pour le groupe français, de consolider son positionnement dans sa région «naturelle», les marchés francophones. La prospection est en effet déjà lancée en Afrique centrale, en RDC et au CongoBrazzaville par exemple.