Une récente étude du cabinet Euler-Hermes alerte sur la hausse du nombre d'entreprises défaillantes au Maroc en 2013. Cette accélération du nombre de défaillances constatées depuis 2011 est aujourd'hui d'autant plus inquiétante que la tendance risque, selon les projections de l'étude Euler Hermes, de se poursuivre l'an prochain. Les statistiques sont alarmantes. Le cabinet Euler-Hermes tire une nouvelle fois la sonnette d'alarme, alertant sur la hausse du nombre d'entreprises défaillantes au Maroc en 2013. Au 1er semestre, plus de 1.990 entreprises marocaines ont été enregistrées comme défaillantes. Cette accélération du nombre de défaillances constatées depuis 2011 est aujourd'hui d'autant plus inquiétante que la tendance risque, selon les projections de l'étude Euler Hermes, de se poursuivre en 2014. Cette même année verra une augmentation du nombre d'entreprises défaillantes de plus de 10%, contre 8% en 2013. Plus encore, ce dysfonctionnement devrait se ressentir lors de la création même des entreprises. Pour les experts d'Euler Hermes, une piste de sortie de crise est aujourd'hui avancée pour le cas du Maroc, à savoir «l'ouverture de nouvelles options de financement pour les entreprises». Cette piste n'est pas nouvelle, au vu des différents efforts déployés ces dernières années pour pallier au manque de financement des PME nationales. La conjoncture laisse en effet entendre, selon la même étude, une prudence affichée du secteur bancaire qui opère un net ralentissement de l'octroi de crédit aux entreprises. Face à cette réalité, de nombreuses structures entrepreneuriales sont donc contraintes d'annoncer leur défaillance, ne pouvant plus honorer leurs dettes. Défaillances délibérées? Certaines analyses notent la tendance qu'ont certaines entreprises à annoncer délibérément leur défaillance pour mieux relancer leur activité. Dans le cas précis du Maroc et selon les différents témoignages, la conjoncture est réellement difficile au regard du resserrement de marge. Crise des principaux partenaires économiques du pays, recul de l'investissement public, flambée des prix des matières premières, frilosité du secteur bancaire sont aujourd'hui autant d'éléments qui expliquent la difficulté de certaines entreprises à poursuivre leurs activités. Il ne faut pas oublier non plus les dysfonctionnements juridiques qui n'ont cessé d'être soulignés par le patronat. Nous entendons par là la loi sur les délais des paiements qui reste à ce jour au cœur des débats et des travaux de la commission PME de la CGEM. Tous ces éléments, malgré les différentes manœuvre gouvernementales, sont à l'origine de la mauvaise passe que traverse le secteur privé. Les indicateurs et études internationales semblent à leur tour confirmer la poursuite de cette morosité annoncée par l'étude Euler Hermes.