* Le Maroc sera pénalisé par la hausse des défaillances chez les partenaires économiques du pays. * Le nombre de dossiers de recouvrement a doublé au premier trimestre 2009. D epuis le déclenchement de la crise économique et financière mondiale, les faillites des entreprises ont enregistré une hausse considérable. Cest dans ce sens que le leader marocain de lassurance crédit, Euler Hermès Acmar (EHA), a entamé une étude portant sur les défaillances des entreprises dans le monde en 2008 et 2009. Et le constat est alarmant. Pour ne parler que du Maroc, «les demandes de recouvrement ont doublé en ce premier trimestre 2009 par rapport à la même période de lannée dernière», constate Jean-Cristophe Batlle, Directeur général dEuler Hermès Acmar, tirant ainsi la sonnette dalarme quant à laugmentation du risque des impayés dans la sphère économique marocaine. En outre, lassureur a relevé que plus de 75% de ces nouvelles demandes sont liés au marché domestique, avec une part de 40% pour le secteur du BTP, plus particulièrement les filières en amont de lactivité (en loccurrence au fournisseur de matières premières). Cest dire que la situation nest pas du tout réjouissante. Surtout lorsque lon sait que les partenaires historiques du Maroc ne sont pas mieux lotis. Car si lon se réfère à létude dEHA, lindice global des défaillances dentreprises dans le monde (mesurant la dégradation de la situation financière des entreprises, laccélération de leur difficulté de paiement et laugmentation des faillites) en 2008, a connu un bond de 27%. Il est dailleurs prévu que cette tendance se renforce en 2009 pour atteindre 35%. Pis encore, lannée 2010 ne serait quune période de stabilisation avec un niveau de sinistralité en évolution de 3%. Alors que le Maroc réalise 22,50% de ses échanges commerciaux avec la France et 17,60% avec lEspagne, limpact de la dégradation de la situation économique de ces deux pays sur le Maroc est évident. Car la France, par exemple, risque de connaître en 2009 une augmentation de 25% des défaillances, alors quen 2008 déjà une forte progression de lordre de 15% avait été constatée. «Les procédures collectives ont progressé de 17 % sur les quatre premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008», ajoute J.-C. Batlle. Chez le voisin ibérique, la situation sera certes moins catastrophique en 2009 que lannée dernière, mais elle demeure des plus inquiétantes, puisque le pourcentage des défaillances augmentera de 58% lannée en cours après avoir enregistré 187% en 2008. A noter que le nombre de défauts de paiement a atteint 2.528 en 2008, et devrait atteindre 4.000 cas pour lexercice en cours. Tenant compte de ces élément, létude initiée par EHA estime que limpact de la crise internationale réside dans la baisse du chiffre daffaires des exportateurs marocains, les dificultés de trouver de nouveaux débouchés et laccroissement du risque dimpayé. Pour y remédier, le cabinet conseille de promouvoir les exportations, renforcer la prospection et surtout procéder à la sécurisation des transactions commerciales. Par ailleurs, quand les organismes gouvernementaux nationaux affirment que leurs prévisions de croissance économique dépasseraient les 5% cette année, notamment grâce à la bonne saison agricole, le cabinet de lassurance crédit EHA est moins optimiste et table, dans le meilleur des cas, sur une évolution de 3,5% seulement de notre PIB. Ce qui renforce davantage les craintes faisant état daggravation de lindice des défaillances des entreprises marocaines, puisque ce dernier est inversement corrélé à lévolution du PIB.