Les examens du baccalauréat 2015 ont été encore entachés de fuites pour certaines épreuves. Les lycéens sont en colère et le ministère de l'Education tente d'apaiser la tension. Cette fois, c'est le ras-le-bol général ! La fuite de certaines épreuves du baccalauréat, dès le premier jour de l'examen, a fait exploser la tension tant auprès des étudiants que des parents d'élèves. Au niveau de la région de Casablanca, plusieurs centres ont en effet enregistrés des perturbations avec des candidats qui ont refusé de composer et des parents d'élèves qui ont tenu des sit-ting de protestation devant les établissements. Des actes de vandalisme ont été relevé dans des écoles au quartier de Lissasfa. Alors que la situation tend à s'envenimer, le ministère de l'Education nationale s'est fendu hier d'un communiqué visant à apaiser la tension. «Sitôt informé de la fuite de deux copies de l'épreuve de maths des filières sciences expérimentales et sciences et technologies sur certaines pages des réseaux sociaux, le ministère a entamé des investigations pour établir la vérité et élucider les circonstances de cette situation puis a contacté tous les centres d'examens et toutes les régions concernées afin de garantir le déroulement normal des examens», lit-on dans le communiqué. Le département de Rachid Belmokhtar a précisé «qu'il prendrait la décision adéquate s'il s'avère que la fuite a eu lieu et ceci en vue de garantir l'égalité des chances de tous les candidats, tout en faisant preuve de fermeté à l'endroit de quiconque se permettrait de perturber cette échéance nationale». L'appel au calme et les menaces de sanctions du ministère vont-ils pour autant permettre de calmer les tensions ? Visiblement non, car à l'heure où nous mettions sous presse, les mouvements de protestations se poursuivaient. Les réseaux sociaux aidant, plusieurs autres centres se sont joints à la contestation générale en maintenant leur boycott des épreuves. Au niveau de certains centres, les élèves ont même démoli du matériel en signe de protestation. Il faut dire que la sortie du ministère n'apporte pas de réponses aux interrogations des candidats et des parents d'élèves. Quel sera le sort de l'examen si les investigations confirment la fuite, qui n'est pourtant que «supposée» par le département de Belmokhtar ? Les épreuves qui ont fuité seront-elles reprises à l'occasion d'une session de rattrapage? Des questions qui sont pour l'heure sans réponse et contribuent au cafouillage. Certains parents n'hésitent pas à faire endosser la responsabilité au ministère surtout que les fuites étaient recensées sur les réseaux sociaux dès la veille. Le ministère aurait pu alors changer les épreuves avant la seconde journée des examens afin de limiter les dégâts. En attendant, la situation reste tendue surtout que ce n'est pas la première fois que l'examen national du bac enregistre des fuites. Toutefois, durant les dernières sessions, les autorités de l'Education nationale avaient affirmé avoir pris toutes les dispositions pour parer à cette faille. Sans succès, au vu de l'ampleur des fuites cette année, qui tombent au mauvais moment : celui du lancement de la grande réforme du secteur éducatif national.