«The Economist Intelligence Unit» vient de publier son rapport sur les risques de troubles sociaux dans le monde. Et, fait paradoxal, ce ne sont pas les pays les plus pauvres qui seront forcément concernés Dans un monde où les foyers de tensions se multiplient de jour en jour, l'élément «stabilité» gagne en importance auprès des investisseurs. Miser sur un pays résulte avant tout d'une assurance sur la faiblesse de ses risques, non pas économiques, mais plutôt sociopolitiques. À ce propos, le dernier rapport de «The Economist Intelligence Unit» livre un aperçu significatif sur les «risques de troubles sociaux en 2014 dans 150 pays». Les investisseurs marocains, décidés à s'imposer en Afrique subsaharienne, disposent ainsi d'un véritable tableau de bord pour savoir où se lancer. À en croire ce rapport, publié en cette fin d'année 2013, les pays africains qui présentent les risques les plus faibles de troubles sociaux l'année prochaine sont le Botswana, le Lesotho, l'Île Maurice, la Namibie, le Sénégal et la Gambie. Dans le rapport de «The Economist Intelligence Unit», ces Etats sont classés dans la catégorie «risques faibles», soit la deuxième après celle dédiée aux pays présentant de «très faibles risques», et dans laquelle ne figure aucun Etat africain. Après ce groupe des 6 vient celui des 17, logés dans la catégorie «risques moyens», et dans laquelle on retrouve l'Angola, le Bénin, le Cap Vert, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l'Erythrée, le Gabon, le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Kenya, ainsi que le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principes, les Seychelles, la Tanzanie, l'Ouganda et la Zambie. Liste rouge Quant aux pays qui présentent des «risques élevés», ils sont au nombre de 11. Ce groupe comprend des pays comme l'Algérie, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Tchad, l'Ethiopie, de même que Madagascar, l'Afrique du Sud, le Togo et la Tunisie. Il est à noter que le Maroc figure également sur cette liste, suscitant moins de craintes que celle de la liste rouge sur laquelle figurent ceux présentant de «très haut risques» de conflits sociaux en 2014. À en croire le rapport de «The Economist Intelligence Unit», 4 pays africains peuvent être considérés comme tels. Il s'agit, selon les auteurs du document, de l'Egypte, de la Libye, du Nigeria et du Zimbabwe. Climat des affaires Il faut retenir que, selon les analystes, les pays africains et pauvres ne sont pas ceux qui présentent nécessairement le plus grand risque. Les pays développés, frappés depuis quelques années par la crise économique, ne sont pas plus en sécurité. L'austérité est encore à l'ordre du jour en 2014 dans de nombreux pays et risque fort d'alimenter les troubles sociaux. Ce rapport de «The Economist Intelligence Unit», pourvu que ces résultats soient fiables, n'est qu'un élément d'appréciation parmi tant d'autres. Pour les investisseurs, d'autres indicateurs économiques doivent entrer en jeu avant la prise de toute décision. En dehors des indicateurs macro-économiques, il serait surtout opportun de consulter d'autres rapports tout aussi intéressants comme le rapport du «Doing Business», qui s'intéresse aux climats des affaires.