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Afrique : Quand richesse rime avec répression
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2007

Les pays riches en ressources naturelles attirent plus d'investissement, mais sont politiquement plus répressifs et par conséquent plus instables.
Durant les 30 dernières années la liberté politique en Afrique subsaharienne a sensiblement pris de l'ampleur. En 1977 pas moins de 23 états, soit 57% du total des pays subsahariens, étaient considérés sous la dictature, alors que 16 (36%) étaient en partie libre et seuls trois étaient libres. A présent, selon l'étude annuelle de la Freedom House, un groupe de réflexion basé aux Etats-Unis, 11 états sont libres et 22 partiellement libres, alors que 15 restent non libres. La Freedom House définit un pays libre comme étant celui où «il y a une large place à la concurrence politique, un climat de respect des libertés civiles, une significative vie citoyenne indépendante et des médias indépendants». Un Etat partiellement libre est celui dans lequel il y a «un respect limité des droits politiques et des droits citoyens». De tels Etats à liberté partielle souffrent souvent d'une corruption endémique, d'une mauvaise application de la loi et de différends ethniques ou religieux ; également, ils comportent souvent un seul parti politique «qui exerce sa domination à côté d'un pluralisme limité de façade».
Dans les pays non-libres, les droits politiques de base n'existent pas tandis que les droits civiques de base «sont systématiquement bafoués». Cependant le classement de la Freedom House soulève quelques questions. Sa liste des Etats libres inclut trois pays, le Botswana, la Namibie et l'Afrique du Sud, trois pays méridionaux d'Afrique, où un parti politique a longtemps été dominant et où il n'y a pas la moindre érosion du monopole politique. De pareils commentaires peuvent être formulés pour les Etats partiellement libres comme le Nigéria, le Mozambique, l'Ethiopie, la Tanzanie et l'Ouganda.
La Freedom House affirme qu'après les années marquées par une avancée régulière et quelquefois impressionnante, la zone a davantage enregistré de reculs que de progrès durant l'année 2006. Le Congo (Brazzaville) est passé du statut d'un Etat libre à celui de partiellement libre, principalement en raison d'une détérioration dans la transparence et la franchise de gouvernement. Alors qu'il y avait des pertes partielles des gains enregistrés auparavant au Burundi, au Tchad, au Madagascar, en Côte d' Ivoire, aux îles Maurice, en Somalie, en Afrique du Sud et en Guinée-Bissau. Egalement, des reculs plus modestes ont été enregistrés chez les pays partiellement ou pas du tout libres comme l'Erythrée, l'Ethiopie, la Gambie, le Kenya, les Seychelles et le Zimbabwe. En revanche, cinq pays ont réalisé « des progrès notables » en 2006, dont la République démocratique du Congo, félicitée pour avoir réussi l'organisation d'élections présidentielles transparentes. Le Libéria, le Bénin, le Malawi et la Mauritanie sont également d'autres pays allant dans la bonne direction.
Le rapport identifie les facteurs réducteurs de liberté dans la région, notamment le manque de transparence du gouvernement et de liberté d'expression, ainsi que la pression accrue des autorités sur les médias comparativement à des pays à forte liberté tels que le Ghana, le Mali qui sont sans commune mesure avec des pays comme le Gabon et le Burundi.
Un autre facteur est la pression du régime au pouvoir sur les partis et les leaders de l'opposition. Cependant, bizarrement le facteur le plus important, selon le Freedom Home, c'est le manque d'application de la Loi dans des pays allant du Tchad à l'Afrique du Sud en passant pas l'Ethiopie et l'Erythrée. En effet, en notant le recul de la liberté politique dans des pays tels que la Russie, le Pakistan, le Venezuela, Freedom House met en garde contre une tendance perceptible suivant laquelle les pays concrétisent un niveau modeste de liberté, notamment les pays partiellement libres. Ils risquent l'échec en essayant d'atteindre plus de liberté démocratique.
Un pas en avant, dix pas en arrière
Cette apparente phase d'arrêt dans le chemin du progrès pourrait signifiait que le monde fait face à une période de stagnation de la liberté. Quelles que soient leurs attitudes personnelles et croyances, les hommes d'affaires et les investisseurs mettent l'accent sur la relation entre la liberté politique et la performance économique. Le fait est que depuis la fin des années 1990, l'économie mondiale a cru de façon impressionnante, alors que Freedom House a montré que la proportion de personnes vivant dans des pays non-libres est passée de 34 à 37% durant la même période. En Chine, sans doute le pays à la croissance économique la plus impressionnante, il y a certainement eu très peu de signes d'amélioration des libertés politiques. En effet, si jamais il y a une corrélation entre la liberté politique et le taux de croissance économique, elle apparaît très faible. L'économie africaine ayant enregistré la plus forte croissance depuis 1998 est la non moins libre Guinée Equatoriale, avec un taux de croissance moyen de 26% par an. D'autres pays, politiquement sous la répression, affichent également des taux de croissance non négligeables. On serait même tenté de tirer une conclusion de la part de l'étude de la Freedom Home : plus un pays est riche en pétrole et ressources minières, plus grand le risque d'être le degré de répression.
Le degré moyen de liberté pour les douze pays les plus riches en ressources pétrolières et minières dont le Botswana, la RDC, la Namibie et la Zambie est, beaucoup plus faible que celui des 20 pays à économie agricole. Clairement, ceci est une source d'inquiétude pour les hommes d'affaires. Les pays riches en ressources naturelles, particulièrement, les exportateurs de pétrole, attirent plus d'investissements directs étrangers que les pays agricoles ou bien pauvres en ressources. Mais les faibles niveaux de liberté dans les pays riches en pétrole et ressources minières, excepté au Botswana et en Namibie, causent plus d'instabilité politique avec de graves répercussions sur les investisseurs étrangers.
Il semble également que la résurgence du «nationalisme des ressources», notamment en Amérique Latine, au Moyen-Orient, mais également en Afrique dans les pays comme le Nigeria, l'Angola, le Soudan, la Guinée Equatoriale, le Congo et le Tchad est corrélée à la répression politique. Plus le gouvernement est déterminé à contrôler les ressources naturelles d'un pays, plus est grande la probabilité de voir les libertés politiques supprimées. Rien de ceci n'est particulièrement surprenant. Les bénéfices sont beaucoup plus importants dans des pays à haut risques tels que le Nigeria, l'Angola, le Soudan ou la RDC que dans des pays comme l'Afrique du Sud, le Kenya ou le Ghana. En d'autres termes, la corrélation n'est pas entre la liberté politique et la performance économique, mais existe plutôt entre la suppression de la liberté politique et le risque. Plus faibles sont les libertés politiques, plus grand est le risque et plus importants les bénéfices attendus. Pour les entreprises et les investisseurs potentiels, les défis se posent en termes de risque d'évaluation et de risque de management. Les compagnies pétrolières sont quelque peu tentées de conclure que parce que la Guinée Equatoriale a une junte militaire forte que les risques d'instabilités politiques sont faibles, alors que les bénéfices potentiels sont largement au-dessus de la moyenne. Cependant, il s'agit là d'une fausse déduction. Plus importants sont les bénéfices potentiels, plus grands sont les risques à la fois économiques, politiques et dans les affaires, d'un soudain et inattendu changement de fortune. Le risque management est au sujet de la prévision et de l'anticipation, et non à propos de la croyance que le statu quo demeurera indéfiniment.


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