Ayoub Mouahhidi Chanteur, guitariste, auteur-compositeur Il est grand, il est beau et lorsqu'il a foulé la scène de The Arab Voice, son timbre de voix n'a pas laissé Shérine de marbre. Il fait partie des Marocains qui se sont fait remarquer dans les auditions à l'aveugle. Rencontre avec un crooner très marocain... Son allure de sportif professionnel ne laisse en rien présager la douceur de sa voix. Sherine, la coach et la touche féminine de l'émission à succès The Voice, en est restée ébahie. En effet, l'émission qui en est à son quatrième prime, mise sur les capacités vocales et non le look ou le charisme qui influenceraient les jugements. Le jury, le dos à la scène, juge une prestation sur la voix, d'où le nom de l'émission. La semaine dernière, c'était au tour d'Ayoub Mouahhidi de tenter sa chance avec une reprise de Coldplay : «The scientist». Une prestation qui a plu, tant le timbre de sa voix ne laisse pas indifférent. C'est un long chemin qui a été parcouru par le chanteur, qui n'osait pas imaginer devenir artiste professionnel, il y a encore quelques années. «Mon envie de devenir chanteur est venue assez tard, vers l'âge de 18/19 ans, quand j'ai commencé à vraiment y penser et à y travailler. Mais à l'époque, c'était vraiment un rêve, quelque chose qui paraissait inaccessible et qui maintenant le devient de moins en moins», confie le chanteur, qui est aussi guitariste, auteur-compositeur. Avec sa voix chaude et maîtrisée, Ayoub Mouahhidi a tout du crooner ou de l'interprète soul par excellence, mais il ne choisit pas la facilité et à l'évidence, il s'oriente vers un tout autre genre. «Mon influence reste le rock alternatif. Plus jeune, j'écoutais beaucoup de soul music et petit à petit, j'ai évolué vers le soft rock, le rock alternatif et le stoner rock, où je me retrouve parfaitement». C'est une combinaison qui surprendrait presque, mais qui donne de la profondeur au rock alternatif parfois trop écorché vif. On se souvient d'ailleurs de sa prestation à Studio 2M en 2005. Le jeune artiste était à peine âgé de 20 ans et il avait fait sensation avec la reprise de «Don't let the sun go down on me». Depuis, Ayoub Mouahhidi a évolué et a gagné en maturité. Fort d'une enfance et d'une adolescence bercées de voyages, dus au travail de son père, le chanteur a vécu en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. Il a fait un bref passage au Lycée Descartes de Rabat avant d'empocher son bac au lycée français de Barcelone. Il y a quelques années, il s'est installé au Maroc, où il a décidé de monter un projet musical qui lui ressemble : les General Rest In Peace. «C'est un projet que j'ai créé il y a environ un an avec Talal le bassiste du groupe , Safouane à la batterie, Hicham aux platines. On écoute tous des choses différents, funk, metal, électro, rock alternatif, stoner rock et à l'intersection de tous ces différents styles se trouve General Rest In Peace. C'est devenu une bande de copains. General rest in peace peut être interprété de différentes manières, on aime beaucoup le paradoxe, General et Peace, dur et mélodique à la fois. Tout ceci est à l'image de nos chansons, probablement». Le groupe s'est déjà produit sur des scènes à Rabat et à Casablanca, du B-Rock au Cotton Club en passant par l'Upstairs. Des reprises de groupes que l'on n'entend pas assez, tels que savoir Queen of the Stone Age, Muse, Placebo ou encore Coldplay, le groupe compose des chansons originales, dont les textes sont tantôt en anglais tantôt en arabe. «Pour le processus de création, on pense à la musique en premier. Après on ne se fixe pas du tout de limite, que ce soit chanter en anglais ou en darija ou en autre chose, ce qui nous vient naturellement arrive. Le rock alternatif, c'est aussi un état d'esprit, qui peut exister au Maroc , en Angleterre ou en Allemagne. Les Américains ont créé le rock, c'est sûr, mais il s'est répandu à travers le monde et cela ne peut qu'enrichir le genre. On se base beaucoup sur le live, nos compos naissent aussi comme cela, en live, pendant une séance de jam, suite à une idée de X ou Y parfois, ou bien en pure improvisation!». C'est un produit frais et original que le chanteur compte bien faire découvrir à ses fans. «Le nouvel EP sort bientôt et sera suivi d'une série de concerts et pourquoi pas des participations à des festivals, que cela soit au Maroc ou a l'étranger, c'est ce qu'il y a de mieux pour un groupe de rock, c'est la base de tout». En attendant, Ayoub Mouahhidi continue l'aventure de The Voice aux côtés de ses compatriotes marocains qui ne sont pas passées inaperçues, comme la Etta James nationale «Khaoula El Moujahid» et sa reprise de «I'd rather be blind» ou encore celle qui a prouvé qu'Aretha Fanklin aurait pu être marocaine : Sahar Seddiki et sa reprise de «Think». Il ne reste plus qu' à souhaiter bon vent aux voix marocaines, l'émission aura du pain sur la planche, du pain bien de chez nous !