La révélation française de l'année, Stromae, se produira sur la scène de l'OLM le 2 juin prochain. La machine à tubes promet un spectacle grandiose à son public marocain. Qui n'a jamais murmuré un air de «Formidable» ou ne s'est jamais déhanché sur «Alors on danse» ? La star belge qui monte, avec un style particulier, des textes forts et des mélodies entraînantes fait presque l'unanimité. Son public est large, de 7 à 77 ans, et de tous les profils puisque l'on se retrouve forcément dans des paroles de «Papaoutai» ou «Tous les mêmes» où le chanteur se déguise en femme pour scander «vous les hommes, Macho mais cheap, bande de mauviettes infidèles». De son vrai nom, Paul Van Haver, l'artiste se fait appeler «Stromae», «Maestro» en verlan. Né le 12 mars 1985 à Bruxelles de père rwandais et de mère flamande, l'auteur-compositeur -chanteur est une valeur sûre de la chanson française avec une force et un magnétisme qui rappellent Jacques Brel, un Jacques Brel des temps modernes, mixé avec le charisme d'un Grand corps malade, auquel on ajoute la légèreté d'un DJ venant de l'au-delà. À mi-chemin entre la musique électronique assumée et le hip hop maîtrisé, Stromae surfe avec des mots qui touchent et avec un style déconcertant. Avec son air mi-androgyne, mi-écolier, il a imposé une touche personnelle et un nom sur la nouvelle scène musicale avec des vidéos-clips qui ont un sens et des chorégraphies qui prouvent que Stromae a plus d'un tour dans son sac. Il a tout juste 28 ans, deux albums au compteur et un talent hors du commun, suffisamment en tout cas pour faire de lui l'un des artistes les plus célébrés de sa génération. Chanteur, rappeur, rockeur, fasciné par la musique électronique et les rythmes africains, Stromae est un cas à part sur la scène francophone. Ses premiers tubes, le jeune homme les a écrits et composés dans sa chambre à Bruxelles, des morceaux emblématiques comme «Te Quiero» et surtout «Alors on danse», un hit international, vendu à plus de 3 millions d'exemplaires, qui a décroché or et platine dans 15 pays. En 2010, dans l'album «Cheese», son premier, vendu à 200.000 exemplaires dans le monde et disque de platine en France, ses chansons ont révélé un artiste surdoué, performer live hors-pair, capable de jouer ses morceaux sur scène comme un acteur de théâtre, sans jamais se répéter. Depuis cet été, la géniale histoire de Stromae s'est enrichie d'un nouveau chapitre avec la sortie de son deuxième album, «Racine carrée». À la clé, un véritable carton grâce à des compositions toujours spectaculaires, «Humain à l'eau», «Tous les mêmes», «Papaoutai», «Formidable», pour lesquelles Stromae applique mieux que jamais sa recette singulière : poser des mots forts sur des beats irrésistibles. Le jeune artiste découvre très tôt sa passion pour la musique et ce besoin de s'exprimer, s'essaye au solfège, mais s'ennuie de ne pas toucher à un instrument pendant un an, découvre la batterie et se trouve une passion pour le rap qu'il développe à l'internat dès l'âge de 15 ans. À dix-huit ans, il forme le groupe «Suspicion» en compagnie de son ami Jedi, et ils composent ensemble la chanson et le clip de Faut qu't'arretes le rap....Il commencera sa carrière en composant pour les autres, à savoir Melissa M feat Kerry James ou encore Anggun avant de signer son premier album «Cheese» en 2008 avec le tube «Alors on danse». La suite, on la connaît puisque cet ovni de la musique française se fait une place dans tous les foyers. Il est partout, c'est flagrant. Avec son dernier album, Stromae confirme son talent. Ses chansons sont mêmes reprises par plusieurs artistes dont ceux des candidats de «The Voice». L'artiste parle de sa vie, de son enfance dans ce second album presque parfait. La thématique du père absent revient non seulement dans «Papaoutai» où il dédie cette chanson à la recherche d'un père : «Où t'es, papaoutai ? Où est ton papa ? Dis-moi où est ton papa ?» en allant encore plus loin avec des répliques comme «Des géniteurs ou des génies ? Dites-nous qui donne naissance aux irresponsables ?» avant de terminer sur «Tout le monde sait comment on fait les bébés mais personne sait comment on fait des papas». Des mots en apparence simples mais qui ne le sont pas puisqu'ils sont forts et résonnent. Il revient souvent sur le sujet de l'abscence du père, même dans «Tous les mêmes» quand il chante «Tu sais la vie, c'est des enfants, mais comme toujours c'est pas l'bon moment, ah oui pour les faire, là, tu es présent, mais pour les élever y'aura des absents». Des textes qui révèlent une enfance troublée par une absence. Stromae confiera d'ailleurs au Parisien qu'il a été élevé par sa mère au milieu de ses trois frères.«J'arrive à l'âge où il faut avoir des enfants et mon père n'a jamais été là pour moi. Il est parti tout de suite. C'était un coureur, un dragueur. J'ai appris bien après que j'avais des demi-frères et des demi-sœurs. Il était architecte et faisait des allers-retours entre la Belgique et le Rwanda. J'ai dû le voir vingt fois dans ma vie et il est mort pendant le génocide rwandais, mais il avait déjà disparu pour moi». Au-delà de l'enfance et de la famille, il aborde des thèmes sociaux, de la jeunesse jusqu'aux réseaux sociaux en passant par l'image de Carmen, sur l'air de l'opéra, où il s'amuse à se jouer du virtuel «L'amour est comme l'oiseau de twitter, on est bleu de lui seulement pour 48 heures, d'abord on s'affilie,ensuite on se follow, on en devient fêlé, et on finit solo».Qui dit nouvel album dit aussi nouvelle tournée. Celle du phénomène Stromae se déroulera jusqu'en novembre 2014 et passera pour la première fois au Maroc à l'occasion de la 13e édition du Festival mawazine - rythmes du monde le 2 juin prochain sur la scène de l'OLM, afin de faire de 2014 une année aussi belle et riche que 2013, qui lui aura bien porté bonheur. En octobre 2013 «Formidable» se voit récompensée du prix Rolf Marbot de la chanson de l'année. En novembre, Stromae gagne le prix du «meilleur artiste belge» aux MTV Europe Music Awards. Il est également nommé aux NRJ Music Awards dans les catégories «artiste masculin francophone de l'année» et deux fois dans «clip de l'année» pour «Formidable» et «Papaoutai». Il entrera au Musée Grévin en automne 2014 où il aura une statue de cire à son effigie. Un avenir des plus «formidables»...