Le royaume se prépare à abriter la 29e session du Comité intergouvernemental d'experts d'Afrique du Nord (CIE). L'accélération de l'industrialisation des économies de la région est au centre des échanges. Les enjeux sont la durabilité de la dynamique économique de la région, sans oublier le facteur inclusif de cette croissance. Comment accélérer l'industrialisation des économies d'Afrique du Nord, pour rendre leur dynamique économique plus inclusive et plus pérenne dans le temps. Ce sera, en mars prochain, la question à laquelle devrait répondre la 29e session du Comité intergouvernemental d'experts d'Afrique du Nord (CIE), organisée par le Bureau sous-régional pour l'Afrique du Nord de la Commission économique pour l'Afrique. Cette rencontre interviendra en préparation de la 7e réunion conjointe de la Conférence des ministres de l'Economie et des finances de l'Union africaine et de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l'Afrique, prévue fin mars, au Nigéria, dans la ville d'Abuja. Le royaume, qui n'est pas membre officiel de l'UA mais constitue désormais une puissance économique sur laquelle il faudrait désormais compter, notamment en région nord-africaine, souligne ainsi sa grande politique de développement du secteur industriel. «Cette 29e session du CIE est d'ailleurs la première à avoir lieu dans la nouvelle orientation stratégique de la CEA, dont la transformation structurelle du continent est l'objectif principal», selon un communiqué de la CEA-UN. Dans le fond, cette rencontre devrait permettre aux experts de la région de débattre des diverses politiques industrielles en place dans les pays nord-africains. L'objectif est évidemment de pouvoir relever les défis de la transformation structurelle de ces économies. «Les propositions porteront sur une croissance plus importante, ainsi qu'une intégration régionale et un développement durable plus accélérés», explique-t-on dans le même communiqué. Progressions relatives L'industrialisation demeure une des conditions souvent soulevées lorsqu'on parle de transformation structurelle des économies du continent. Il faut savoir que sur ce créneau, tout reste encore à faire. Les quelques évolutions observées sur les dernières années demeurent peu homogènes. En Afrique du Nord, par exemple, la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le PIB de la région a légèrement augmenté entre 1980 et 2009, passant de 12,6% à 13,6%. Dans le reste du continent, cette croissance a été négative. Cette valeur ajoutée a effectivement chuté de 16,6% à 12,7% en région subsaharienne. Selon les experts de la CEA, «dans les années 80 et 90, l'Afrique a connu le processus le plus grave de désindustrialisation du monde en développement». Les mêmes sources justifient cette situation, non seulement par le mode de production colonial axé sur les activités extractives, mais également et surtout, «par les politiques industrielles menées à partir des années 50 jusqu'aux années 90». Pour ces derniers, en effet, le modèle d'industrialisation fondé sur la substitution systématique des importations n'a pas permis une industrialisation massive en Afrique.