Représentant 25% des ventes de voitures particulières, les micro-citadines et les citadines constituent l'un des piliers du marché automobile national. Deux segments qui ont eu droit à une reconfiguration l'an dernier. Analyse... Pour bien des Marocains et notamment ceux qui accèdent tout juste à l'automobile, il est difficile d'envisager l'achat d'une voiture neuve, sans passer par la case micro-citadine ou citadine. Hormis une minorité de nantis ayant les moyens d'acquérir d'emblée une auto des segments supérieurs.Voilà ce qui explique que sur un marché comme le nôtre, où le taux de motorisation est encore très faible (moins de 70 véhicules pour 1.000 habitants), les deux segments qui font l'objet de ce dossier représentent, à eux seuls, 25% des ventes de voitures neuves de tourisme au terme de l'année 2013. C'est ce que renseignent les statistiques de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam), indiquant qu'il s'est vendu un peu moins de 29.700 véhicules de tourisme de petit gabarit. En décortiquant un peu plus ces chiffres, plusieurs dominantes apparaissent. À commencer, justement, par l'hégémonie de la citadine qui totalise un peu moins de 25.000 immatriculations, le reste étant réalisé par les micro-citadines. La micro-citadine, segment en perte de vitesse ? En effet et à comparer avec les deux années précédentes, le segment des micro-citadines a accusé une forte baisse (-38,5%) l'an dernier, puisqu'il était à un peu plus de 7.800 en 2011 comme en 2012. Plusieurs raisons expliquent cette tendance. D'abord le fait que deux ex-poids-lourds dans le giron des micro-citadines ont soit, perdu du terrain (Suzuki Celerio), soit disparu de la circulation (Kia Picanto). Ensuite, il y a le fait qu'une bonne partie de la demande reste particulièrement canalisée par une offre défiant toute concurrence, à savoir la Dacia Sandero. Ainsi, plus de 6.700 nouveaux clients ont choisi la citadine «made in Morocco», qui plus est a été renouvelée l'an dernier avec de nouveaux atouts, charme et technologies en prime. Dans ce volume, il faudrait nuancer et préciser qu'environ 400 unités ont été destinées à un usage professionnel de transport, celui des taxis et que 1.570 Sandero portent le nom de la variante surélevée Stepway. Du coup, les ventes réelles de la Sandero se rapprochent de celle de la Ford Fiesta (près de 4.400 unités) qui arrive seconde dans le Top-10 des citadines les plus vendues en 2013. Point commun entre ces deux modèles: leur polyvalence et leur aptitude à pouvoir s'aventurer sur l'autoroute et ceci du fait de leur plus «grand» gabarit, mais aussi grâce à la présence d'un diesel, gage d'économie sur le budget carburant pour les longs trajets. La polyvalence prend le dessus C'est même cette caractéristique (la polyvalence) qui fait que la clientèle opte de plus en plus pour des citadines, plutôt que des micro-citadines. Au passage, on précisera que sur ce dernier segment, seule la Hyundai i10 a pu se maintenir vraiment dans les ventes et ceci, malgré le fait qu'elle soit arrivée en fin de vie et qu'elle ait souvent été en rupture de stock chez l'importateur de la marque (Global Engines). Dans le même sillage, Renault et Peugeot ont dû opérer des transitions entre nouveautés et modèles sortants. La filiale commerciale du Losange s'en tire un peu mieux, avec une gamme Clio (Clio 2 et Clio 4), totalisant quelque 4.700 ventes l'an dernier. L'importateur du lion n'a pas pu en faire autant, frôlant les 2.500 ventes entre Feue la 206+ et la nouvelle 208. Si l'on a bien remarqué le combat du lion dans ce giron, on a aussi assisté à celui de Fiat qui a réussi à consolider ses acquis d'une année à l'autre, avec un volume quasi-équivalent à celui de Peugeot (dans ces deux segments). Du côté de Volkswagen, la Polo a séduit quelque 1.500 clients en 2013, soit 500 de moins qu'en 2012, mais elle reste incontestablement une valeur sûre du segment, surtout sur le marché de l'occasion. Viennent ensuite plusieurs marques et modèles qui, au fil des ans, ont gardé une forte notoriété ou légitimité sur le marché de la petite voiture. C'est le cas de Toyota avec la Yaris (260 ventes), de Citroën avec la C3 (près de 600 immatriculations), puis surtout de Seat, dont la nouvelle Ibiza, vendue à un peu moins de 800 unités en 2013, prouvant ainsi qu'elle reste très prisée par les clients, à l'achat comme à la revente.