Sécurité informatique, cybercriminalité, protection des utilisateurs...Julien Pulvirenti, Territory Sales Manager pour l'Afrique du Nord chez Kaspersky Lab, évoque tous ces sujets cruciaux dans les colonnes des Eco. Les ECO: Pensez-vous que l'éducation en matière de sécurité informatique soit nécessaire pour les utilisateurs, qu'il s'agisse d'entreprises ou de simples utilisateurs? Julien Pulvirenti: La sécurité informatique doit faire partie intégrante de l'éducation. D'un point de vue personnel comme professionnel, nous devrions être sensibilisés aux règles de la sécurité informatique. Il ne faut pas oublier que la dématérialisation des contenus n'induit pas, pour autant, la dématérialisation des risques. Au contraire, elle leur confère un pouvoir supplémentaire, en les rendant beaucoup plus difficiles à appréhender. À nouveau monde, nouvelles menaces ... et nouveaux réflexes! Quelles sont les menaces touchant les utilisateurs qui vous inquiètent le plus, en ce moment? Le monde dans lequel nous «consommons», l'Internet? est en constante mutation. L'approche optimale ne consiste pas à se focaliser sur une ou deux menaces en particulier, mais d'essayer d'en appréhender un maximum. Néanmoins, deux menaces sont plus fréquentes que les autres: le vol d'informations par l'infection de sites web et les risques liés à la mobilité (smartphones). Qu'est-ce qui est le plus difficile pour vous, dans la protection des utilisateurs? Face à des menaces informatiques de plus en plus nombreuses, complexes et diverses, il devient essentiel de mieux sensibiliser les internautes. Redonner à l'utilisateur la maîtrise des technologies connectées qu'il utilise est le plus sûr moyen de lutter contre la cybercriminalité. Il est crucial que l'utilisateur respecte un «code de conduite» précis pour, par exemple, disposer des données de l'entreprise sur son terminal mobile. Notre mission est de trouver des moyens efficaces de sensibiliser les différents publics usagers. Pour la plupart d'entre nous, les risques liés à la sécurité informatique sont perçus comme abstraits, avec l'idée répandue que «ça n'arrive qu'aux autres». Charge à nous, les experts, de démontrer que la sécurité est simple et qu'elle doit devenir naturelle. La complexité est l'ennemi de la sécurité. Aussi, chacun d'entre nous peut faire en sorte de rendre tout cela plus concret et plus simple. La cybercriminalité a souvent été sous-estimée par les utilisateurs. Est-ce que cette attitude change? Dans le monde physique, pour préserver ma personne, mes proches et mes biens, je peux m'appuyer sur un ensemble de pratiques largement éprouvées: j'évite le chien agressif, je ne révèle pas les détails de ma vie privée à un inconnu dans la rue, je ferme ma porte à clef lorsque je quitte mon domicile, etc. J'accomplis quotidiennement une foule de gestes réflexes, qui ne vont pas assurer ma sécurité totale, mais qui vont tout de même me prémunir d'une majorité de dangers. À l'inverse, il semble que notre instinct de survie numérique soit encore embryonnaire... Pourtant, l'univers numérique, peuplé de machines connectées et d'identités digitalisées, organisé en réseaux irrigués de données, poursuit son expansion. L'insécurité digitale n'est et ne doit pas être une fatalité!