Avec un déficit de financement estimé à environ 6% du PIB en 2011, le continent a bien intérêt à mobiliser toutes les ressources qui lui sont possibles. Dans un contexte de resserrement des budgets publics et de la difficile conjoncture économique, les traditionnelles sources de financement perdent progressivement de leur attrait. Si les économies africaines se montrent de plus en plus ouvertes à de nouvelles alternatives en termes de mécanismes et d'instrument de financement de leur développement, certaines ressources demeurent dominantes. Les investissements directs étrangers (IDE) destinés au continent, par exemple, n'ont cessé de progresser durant les dernières années. Ils sont passés de 20 milliards de dollars en 2001 à 50 milliards de dollars en 2012. «Bien que de tels apports soient concentrés dans les industries extractives, il y a un nombre croissant d'exemples de réussite d'investissements orientés vers des secteurs jadis peu investis. Les exemples sont nombreux. C'est le cas des IDE axés sur la recherche de marchés, en l'occurrence ceux opérés dans les secteurs de l'automobile en Afrique du Sud, du cuir en Ethiopie, ainsi que de l'industrie des produits pharmaceutiques et des services dans certaines économies d'Afrique de l'Est. Par ailleurs, les investisseurs étrangers en provenance des BRICS et d'autres économies émergentes ont commencé à explorer le potentiel du secteur manufacturier de l'Afrique, comme le constatent les experts de l'UNECA. Aide et transfert de fonds Parmi les dispositifs de financement extérieur, l'Aide publique au développement (APD) figure également parmi ces mécanismes sur lesquels plane la menace de la crise et des resserrements budgétaires. Pourtant, les APD à destination du continent ont progressé de 51,3 milliards de dollars en 2011 à quelque 56 milliards de dollars en 2012, nonobstant une conjoncture économique peu favorable en Europe et dans le monde. En répartition sectorielle, «une bonne partie des APD à destination de l'Afrique (40% des engagements en 2011) était destinée à l'infrastructure sociale (santé et éducation), contre seulement 2% pour l'industrie, le secteur minier et la construction». Quant aux envois de fonds des travailleurs émigrés, ils sont devenus depuis 2010 la première source extérieure de financement de l'économie africaine. Ces envois sont estimés à quelque 62,5 milliards de dollars en 2012, contre seulement 13,5 milliards de dollars en 2001. «Avec 12,4% de frais par transaction en 2012, l'Afrique demeure la région où l'envoi de fonds est le plus cher. Si ce coût peut être ramené à environ 5%, les expéditeurs pourraient économiser, annuellement, environ 4 milliards de dollars». Les économies africaines ont également multiplié les recours à l'emprunt extérieur pour financer les investissements intérieurs, en particulier dans l'infrastructure, ce qui a porté la dette extérieure en pourcentage du PIB de 22,7% en 2010 à 24% en 2013. «L'Afrique de l'Est et l'Afrique australe ont les ratios dette PIB les plus élevés (31,8% et 33,5% en 2013 respectivement)». D'autres pays du continent ont également vu leur dette considérablement augmenter au cours des quatre dernières années. C'est le cas du Ghana, du Nigeria, de l'Angola, de l'Afrique du Sud, du Maroc, du Soudan, de l'Egypte, ainsi que du Kenya et de l'Ethiopie, dans la corne de l'Afrique.