Le leader mondial du paiement électronique n'en démord pas : «Le marché marocain connaît une évolution constante en matière de savoir-faire monétique et reste ainsi l'un des pays les plus sophistiqués en Afrique en termes de solutions technologiques et de diversité de l'offre monétique». La table ronde organisée par Visa, le 20 juillet à Casablanca, conforte cette assurance. Et ce n'est pas Mohamed Touhami El Ouazzani, directeur régional de Visa International (Maroc, Afrique de l'Ouest et centrale) qui dira le contrainre : «Les usagers sont de plus en plus conscients des avantages que représentent ces cartes de paiement en termes de rapidité, commodité, sécurité des transactions financières quotidiennes, ainsi que les rabais commerciaux». Pour rappel, les statistiques du CMI ont révélé que le nombre total des cartes sur le marché national a augmenté au premier trimestre 2011 de 4,1% par rapport au premier trimestre 2010 pour dépasser les 7,3 millions de cartes, dont plus de 5 millions de cartes Visa. Le marché a également évolué en termes d'innovation et d'ouverture en termes de change grâce à l'augmentation de la dotation touristique qui est passée de 20.000 à 40.000 DH et la dotation affaires mais aussi avec l'introduction d'une nouvelle dotation dédiée à l'e-commerce de 10.000 DH. Les obstacles au développement ! En réalité, la fraude, la culture de méfiance des moyens de paiement électronique de la population nouvellement bancarisée sont autant d'obstacles qui bloquent le développement de ce secteur. Cependant, au quotidien, il y a encore cette réticence des usagers due à la peur de voir leurs transactions comptabilisées par le fisc. En effet, parmi 1 million de commerçants, seuls 20.000 sont équipés de moyens de paiement électronique. Le management de Visa se veut rassurant. «Certes, le taux d'équipement ne dépasse pas les 2%, mais en comparaison avec d'autres pays, il reste très important. Il faut dire que le Maroc occupe actuellement la deuxième place en termes de taux d'équipement à l'échelle africaine». Et d'ajouter : «Il faut savoir que le Marocain a la culture du cash. Ce qui ne peut pas changer du jour au lendemain. Mais une telle évolution nous rassure quant à l'évolution future». Dans ce sens, le top management de Visa a présenté de nombreux avantages qui pourront encourager ce type de paiement, tels que l'augmentation des ventes, réduction des coûts qui ont comme résultat l'augmentation des marges de bénéfice. Pour rappel, Visa est une multinationale spécialisée dans la mise en œuvre de solutions de paiement électronique. L'entreprise est un réseau de traitement de transactions qui relie le titulaire de cartes, les commençants et les institutions financières, introduit au Maroc en 2005. Actuellement, Visa revendique 75% de part de marché en volume et près de 70% en valeur. L'opérateur ambitionne d'augmenter ses parts de marché, notamment à travers le nouveau partenariat réalisé avec Al Barid Bank pour la préparation des offres adaptées à la population nouvellement bancarisée.