Une étude réalisée par IFC, membre du groupe Banque mondiale sonde le potentiel de croissance de la finance islamique dans le financement des PME de la région MENA. 54% des PME sondées au Maroc affichent une préférence pour la finance islamique comme mode de financement. Le détail de l'analyse des experts. 13MMUSD, c'est le potentiel que représente aujourd'hui la finance islamique dans le financement de la PME. Ce constat a été fait par les experts d'IFC, membre du groupe Banque mondiale dans le cadre d'une récente étude publiée intitulée «Opportunités bancaires islamiques à travers les petites et moyennes entreprises dans la région MENA». Cette dernière sonde le potentiel de la finance islamique dans le financement de la PME dans les différents pays d'Afrique du nord et du Moyen-Orient en évaluant le rôle de la finance alternative dans le financement des PME marocaines au Maroc. Contrairement aux idées reçues et avant même la validation de la loi bancaire qui donnera le feu vert à la finance alternative, actuellement soumise à la Chambre des conseillers, les PME marocaines seraient plus de 54% à afficher une préférence pour la finance islamique comme mode de financement. Le taux reste certes bien inférieur à celui observé en Arabie saoudite, au Pakistan ou encore en Egypte qui présentent aujourd'hui le plus grand potentiel pour le financement des PME par des produits de finance islamique. Selon les observations de l'étude, le potentiel de la finance islamique dans le secteur des PME serait déterminé par la pénétration globale des services bancaires dans un pays, avec plus précisément une prise en compte du taux de bancarisation des PME. Elle suppose également un environnement propice sur le plan politique, économique et réglementaire, une stabilité économique et politique plus grande aux côtés de la clarté de la réglementation qui permettraient d'assurer une plus grande possibilité de financement. C'est dans ce sens qu'IFC note que le Maroc présente un environnement favorable pour promouvoir la finance islamique pour le financement des PME contrairement à des pays comme l'Irak et le Yémen où l'environnement est jugé fragile. Outre la stabilité économique et politique, la priorité donnée aux PME et les capacités des banques à desservir le secteur des PME ont également été pris en compte. Ces facteurs ont été utilisés pour mesurer les capacités des banques et leur focalisation inclut la disponibilité d'une proposition PME, d'offres islamiques PME, de la pénétration du portefeuille de PME, de l'image de marque des produits des PME et de la présence d'une entreprise en tant que division distincte, entre autres mesures connexes. Sur ce volet le Maroc se présenterait également sur la liste des pays à fort potentiel. Un fort potentiel Le royaume fait partie des pays où les PME n'ont pas encore été satisfaites quant à leurs besoins en financement. Les capacités de l'offre sont présentes mais doivent cependant être améliorées. Ce constat réalisé sur le marché marocain rejoint globalement celui des pays de la région en ce sens que les offres de financement islamiques pour les PME restent limitées et sont insuffisants pour répondre au besoin de ces structures. Considéré comme étant un marché naissant dans le cadre de l'étude IFC, le Maroc est susceptible de réaliser son potentiel sur le long terme. Sur le plan sectoriel, le potentiel du financement des PME par la finance islamique a élégamment été évalué. Le secteur le plus attrayant serait celui de l'industrie manufacturière dans les pays de la région. Cela serait dû à l'intensité du capital, au degré élevé de valeur ajoutée, au potentiel d'exportation et à la capacité à créer des emplois. Comme la plupart des pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), sont affectés par des niveaux élevés de chômage, le financement par la finance islamique du secteur de la fabrication pourrait, selon les experts d'IFC, être vraisemblablement un moyen efficace pour assurer la croissance et la réduction du chômage. Le secteur du commerce, qui comprend celui de gros et le commerce de détail, est également une alternative de financement viable. Un certain nombre de facteurs fondamentaux joueraient un rôle clé dans le développement du secteur de la finance islamique dans les pays de la région MENA. Ces facteurs reposent sur la présence d'un environnement réglementaire favorable, la perception des gens envers la banque islamique et les efforts déployés par les institutions multilatérales pour compléter les efforts des gouvernements. La présence ou l'absence d'un facteur unique peut jouer un rôle important en influençant la croissance du marché.