Le plus chic des monospaces français s'affranchit définitivement de son étiquette de «fourgonnette familiale», après avoir opéré une totale mutation. L'Espace, cinquième du nom, devient un grand crossover racé, suréquipé et reposant pour ses occupants. Découverte... Sous l'impulsion de son talentueux designer en chef, Laurens van den Acker, Renault continue à libérer une énergie positive au profit du renouvellement de sa gamme. Après les Twingo, Clio et Mégane, c'est au tour de l'Espace, véritable «icône» de la marque au losange d'être revisité de fond en comble, jusqu'à changer de registre en abandonnant le segment en déclin du monospace pour celui nettement plus prisé des crossovers. «Trente ans après sa naissance, Renault réincarne Espace sous les traits d'un crossover élégant et racé», a déclaré Carlos Ghosn, le président de la firme au losange devant des centaines de journalistes massés autour du stand, lors de la présentation du véhicule. Une idée lumineuse S'il abandonne son look de grand monospace, le nouvel Espace conserve une architecture de monocorps dont la face avant est aussi fluide que le nez d'un TGV. On y découvre des projecteurs au graphisme intérieur en C dessiné à coups de diodes et contribuant au caractère affirmé de l'Espace. Une signature lumineuse encore plus travaillée à l'arrière, dont le traitement constitue le point d'orgue de cette silhouette élancée sur 4,85 m de long. La forme de ces feux (arrière) épouse harmonieusement l'épaulement de la ceinture de caisse et son joli décroché vers le haut. Un profil musclé et des lignes fluides dont l'efficacité aérodynamique est confirmée par un Cx de 0,30, soit une bonne valeur pour un véhicule surélevé et culminant à 1,68 m. Une hauteur qui reste, cependant, inférieure à celle de beaucoup de gros 4x4. Chic et chaleureux Séduisant de l'extérieur, le nouvel Espace l'est encore plus par son habitacle, toujours taillé pour faire voyager confortablement 7 adultes. Premier détail qui saute aux yeux à l'intérieur, la planche de bord suspendue met en scène une tablette tactile et un levier de vitesses court. De jour, il sera possible de profiter d'une luminosité maximale du fait d'un vaste toit panoramique, alors qu'une fois la nuit tombée, l'éclairage d'ambiance aux couleurs configurables contribuera à l'ambiance chaleureuse à bord. Notre premier contact statique avec le véhicule nous a révélé une belle qualité de l'ensemble, avec notamment des sièges avant dotés d'une forme particulièrement enveloppante. Ceux des deuxième et troisième rangées s'escamotent par la simple pression sur des boutons, pour disposer d'une surface plane de chargement, dans un coffre mesuré à 660 dm3 (en 5 places). La fibre monospace demeure à bord, avec la présence d'une série de rangements pratiques, dont le plus marquant et le plus vaste (12 litres) reste la boite à gants tiroir, inspirée du système Easy Life du Captur. À l'heure de l'ère connectée Tablette tactile R-Link2, affichage tête haute, installation audio Bose à 12 HP, sièges massants, hayon motorisé et actif par mouvement du pied... l'Espace ne se refuse rien et va même plus loin avec le Multi-Sense : un système centralisant divers fonctions pour offrir un mode de conduite intuitif selon l'humeur du conducteur. Même si ce dernier se trouve tendu ou pressé, la direction, la réactivité du moteur et des trains roulants suivront, grâce aux suspensions pilotées et surtout au système de roues directrices 4Control. Ce dernier contribue ainsi à la sécurité active de l'engin, tout comme le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage d'urgence automatique et les alertes de franchissement de ligne et d'angle mort. Mécaniquement, trois blocs 1.6 l officieront: deux diesel (130 et 160 ch) et un essence (TCe de 200 ch), mais uniquement en traction (4x2). Qu'à cela ne tienne, le crossover français devrait, à coup sûr, faire mouche à sa sortie prévue durant le premier trimestre 2015. Une échéance commerciale retardée pour fiabiliser l'engin à outrance. Logique, puisque cela fait un moment déjà que les voitures du losange ne badinent plus avec la qualité et la fiabilité. Philippe Brunet Directeur du programme D/E chez Renault Les ECO : Pourquoi le lancement du nouvel Espace a été retardé jusqu'au premier trimestre 2015 ? Philippe Brunet : La cinquième génération de Renault Espace est pour nous l'occasion d'entamer le renouvellement du haut de gamme, segment dans lequel il y a des attentes et des standards élevés. Nous voulons offrir un niveau de qualité irréprochable, c'est pourquoi nous prenons le temps de bien faire les choses, quitte à retarder l'échéance commerciale de quelques mois. Nous sommes conscients que les enjeux sont très importants sur ce modèle car de sa réussite dépendra le positionnement de ceux qui suivent dans la même lignée du segment D. Une version 4x4 est-elle prévue? À l'heure actuelle, il n'y a pas de transmission intégrale à l'étude et ceci tout simplement parce qu'en lien et place d'une version 4x4, nous avons fait le choix de la technologie à 4 roues directrices, qui offre une série d'avantages. Le premier réside dans un faible rayon de braquage équivalent à celui d'une citadine, ce qui est exceptionnel pour un véhicule qui mesure 4,85 m de long avec un empattement de 2,88 m. À haute vitesse, les roues arrière pivotent légèrement, inscrivant mieux le véhicule dans le virage et contribuant à son comportement dynamique. Quels autres modèles du segment D sont prévus utilisant cette même plateforme ? Après l'Espace, sont prévues dans un an, une berline familiale ainsi que sa déclinaison break qui viendront remplacer les modèles Laguna et Latitude. Suivront d'autres modèles à l'horizon 2016-2017, mais il est encore trop tôt pour en parler..