Nabyla Maan Musicienne et chanteuse Elle fait partie des chanteuses qui ont marqué les Marocains ces 10 dernières années. Pourtant Nabyla Maan n'a que 26 ans. Aujourd'hui, elle donne naissance à un projet jazz-andalou qu'elle chérit aux côtés de son musicien de mari, Tarik Hilal. Histoire d'une vie dédiée à la musique avec un retour aux sources qui vaut le détour. Jadis accompagnée de sa guitare, dans un univers un peu pop-folk et léger, Nabyla Maan revient cette année avec un projet ambitieux. Elle reprend des musiques «savantes» marocaines en leur ajoutant une touche jazz. Un mélange plein de fraîcheur et d'une finesse incroyable que l'oreille écoute volontier. L'idée consiste à réarranger des œuvres du répertoire d'Al Ala Andaloussia, Tarab Gharnaté et Malhoune en prenant du jazz sa beauté harmonique ainsi que ses sonorités. Tout cela, bien sûr, en respectant l'authenticité des styles marocains quant aux aspects rythmique, modal et vocal. «Mon but est donc d'offrir une musique marocaine teintée de sonorités mondiales», explique la chanteuse bercée par ces univers depuis toujours. «J'ai grandi dans un milieu mélomane des Musiques andalouses et du Malhoune. Depuis mon enfance j'ai été influencée par ces musiques. De plus, j'adorais la musique occidentale classique et moderne. Je pense que ce projet est un reflet de ma culture musicale plurielle». Une culture qu'elle partage avec son mari, Tarik Hilal, musicien, compositeur et guitariste de talent qui l'accompagne dans le choix des morceaux. «Tarik et moi sommes sur la même longueur d'ondes quant aux préférences musicales bien que nos parcours soient différents. Cela nourrit notre passion de travailler ensemble», commente l'artiste . Pour elle, le début du travail des œuvres «est toujours un moment de plaisir qui se fait à la maison, loin du studio, dans une ambiance décontractée et inspirante. Le fait de travailler en couple est un avantage». Un noyau fort certes, mais qui se nourrit du travail et du talent d'une fine équipe composée de Hamza Souissi à la basse, Xavier Sarazin à la batterie et Nour Eddine Bahha au piano, qui sont issus du jazz, Salim Amri qui joue le violon traditionnel et qui est issu de l'orchestre andalous de Maître Mohammed Briouel et puis Mohammed Amrani et Tarik Hilal qui sont polyvalents. Un tout qui donne des morceaux tels que «Laghzal Fatma», qu'on apprécie sur les ondes depuis quelques semaines. Entre Nabila et la musique,une longue histoire d'amour Un beau et long parcours de Nabyla Maan, mélomane depuis toujours qui a à son actif une licence en conception publicitaire et design graphique. Sauf que la musique étant plus forte que tout. Nabila fait ses débuts au Conservatoire de Fès et se produit même du Festival des musique sacrées de la même ville avec la chorale du conservatoire. Elle étudie le solfège, le piano et la guitare à Fès et à Rabat et continue de se perfectionner en participant à des stages de chant classique. À 16 ans à peine, elle sort son premier album «D'nya» avec le soutien de sa tante. «J'étais fascinée par le chant depuis mon enfance. J'ai toujours rêvé de devenir chanteuse mais je ne savais pas que ça allait se concrétiser. J'ai commencé ma carrière à 16 ans. Je faisais une musique qui reflétait mon âge». Plus elle avance dans l'âge, plus Nabila trouve sa musique plus sobre et plus profonde. «C'est une sorte de retour vers l'essentiel, un retour motivé par la recherche de la pureté dans l'art et dans l'expression», se souvient l'artiste qui était souvent à la guitare avant de l'oublier un moment pour se concentrer sur le chant. « Il est vrai que je suis moins à la guitare, mais je pense qu'il est mieux de se concentrer sur une seule chose. Le chant prend beaucoup de temps et beaucoup de concentration». D'ailleurs, l'artiste explique: «je cherche toujours à aller encore plus loin dans ma technique vocale, je fais régulièrement des master class en chant classique européen, je travaille le chant andalous avec Maître Briouel». Aujourd'hui, Nabyla Maan et ses musiciens partent à la conquête de leur public avec des dates dans tout le Maroc et surtout un album «Maroco-andalouse-jazz» en préparation pour continuer cette belle carrière selon une philosophie simple mais efficace : «Je pense que plus j'avance dans ma carrière plus je fais une musique qui me ressemble, une musique dépouillée de tout artifice. Aujourd'hui avec le beau retour du public, cela me prouve que les gens cherchent de la musique sincère loin des tendances musicales actuelles».