Nouvellement introduite par l'importateur de la marque au cheval cabré (Univers Motors), la California T (pour Turbo) matérialise la sportivité, la polyvalence et l'exclusivité dans l'un des plus beaux écrins du 2 en 1 : coupé et cabriolet. À l'image de BMW qui l'avait longtemps boudé, le turbo n'avait jamais été la tasse de thé de la marque au cheval cabré. Hormis la 308 GTB et quelques GT phares comme la 288 GTO et la F40, Ferrari a systématiquement préféré le moteur atmosphérique, gage de noblesse et d'une meilleure réputation de motoriste, car résultant d'un travail d'orfèvrerie mécanique plus poussé et non pas d'une solution de facilité. Sauf qu'il faut bien évoluer avec son temps. «Ne jamais dire jamais», voilà donc un adage que les têtes pensantes de Maranello ont bien assimilé puisque celles-ci ont fini par céder à la suralimentation sous le capot de la California T. Un corps de rêve En effet, carrosserie de cabriolet oblige, la California T loge son moteur sous son capot et non pas en position centrale arrière comme d'autres Ferrari (458 Italia, La Ferrari). Inutile de s'aventurer dans une description de la silhouette sexy et sculpturale de cette sprinteuse italienne en topless. Rappelons simplement que sa robe a été légèrement retouchée il y a moins d'un an avec, au final, et comme points distinctifs, des projecteurs redessinés et intégrant des LED montés verticalement, des double canules d'échappement disposées horizontalement, des boucliers avant remodelés, ainsi qu'un extracteur d'air plus impressionnant. En fait, ce dernier qualificatif sied à toutes les facettes de l'auto, qu'elle soit en mode cabriolet ou coiffée de son toit vitré. Le passage d'une configuration à l'autre se fait via un mécanisme entièrement automatisé et nécessitant 14 secondes seulement. Enfin, l'auto est montée sur de sublimes roues à 5 branches, chaussant des gommes de 19 pouces qui ne demandent qu'à être frottées au nom d'un tempérament ultra-sportif, l'essence même de la marque italienne. Une qualité de finition exclusive Comme sur toutes les Ferrari, cette âme sportive est omniprésente dans l'habitacle ou, à proprement parler, le cockpit. Là encore, difficile de ne pas être subjugué par la magnificence de ce que l'on voit, entre cuir de grande qualité et placages métalliques mats; le tout, travaillé à la main, sans fioriture ni fausse note et exhalant un parfum résolument haut de gamme. Si la California T se présente comme une 2+2, inutile d'y croire vraiment, les places arrière ne convenant pas vraiment à des adultes de grande taille. Il est à noter que la présentation intérieure a également profité du restylage de la California T, gagnant une console centrale à écran tactile, ainsi qu'un volant à commandes intégrées (comme celui de la 458), notamment le bouton de démarrage, le célèbre magnetino rouge, et la commande de tarage des suspensions pilotées Magnaride. Surtout, on note l'apparition, entre les deux aérateurs centraux, d'un nouvel indicateur digital renseignant sur l'état de fonctionnement du turbo (pression, réponse, efficience). Pour ceux qui auraient tendance à l'oublier, une Ferrari est d'abord une machine à plaisir de pilotage. Plaisir d'essence... turbocompressé Quand les ingénieurs de Ferrari s'adonnent au «downsizing» (réduction de la cylindrée pour un rendement plus efficient), cela donne un V8 qui passe de 4,3 litres à 3,9 l. Gavé de deux turbos, ce bloc a vu sa puissance passer de 490 à 560 chevaux, pour un couple porté à 755 Nm et une consommation mixte ramenée à 10,5 l/km. Il est également à noter que la California T a profité de sa cure de mi-vie pour revoir tous ses dessous et notamment son système de contrôle de traction issue de la compétition (F1-Trac), ainsi que son freinage doté de plaquettes composites en carbone-céramique pour plus d'efficacité. Question performances, ce bolide exécute le 0 à 100 km/h en 3,6 sec et grimpe à 316 km/h, avec au passage une «mélodicité» mécanique, intense, enivrante et très appréciable aux tympans d'un (journaliste) passionné. Et lorsqu'on nous convie à l'essayer, ne serait-ce que pour avaler deux longues lignes droites de bitume, avec suffisamment de temps pour effleurer la palette droite jusqu'à la septième vitesse... c'est là que l'on vient à se rappeler que nous faisons le plus beau métier du monde, mais aussi le plus frustrant. Et pour cause, inaccessible pour nous (jusqu'à preuve du contraire), la California T ne l'est pas pour sa clientèle, assurément fortunée, puisqu'elle se négocie à 2.190.000 DH. Entre nous, elle les vaut bien! l