Duran Fulton Brown Comédien Il joue dans «Artificio Conceal» du réalisateur américo-marocain Ayoub Qanir et sa prestation marque forcément parce qu'il joue sans prononcer de mots. Un rôle qui semble facile pour lui tant son charisme et son sens de l'interprétation crèvent l'écran. Rencontre avec Duran Fulton Brown, un acteur à la classe «so british». Il fait partie de ceux que l'on ne peut pas rater dans un film. Avec de la classe, de la finesse et de l'intensité, il touche sans forcément dire mot. Lui, c'est Duran Fulton Brown, un des acteurs fétiches du jeune réalisateur, Ayoub Qanir, qui a présenté son film «Artifico Conceal» ce mercredi à 14h00 au Palais des congrès de Marrakech. Un film à forte tension psychologique qui met en avant des têtes d'affiche comme Simon Amstrong et David Bailie sans oublier Duran Fulton Brown qui fait sensation à chacune de ses apparitions. À tout juste 31 ans, l'acteur qui a «les yeux revolver», rappelle un certain Viggo Mortensen bien que son réalisateur est persuadé qu'il s'agit du prochain Marlon Brando. Rien que cela ! Simple et presque avec de la retenue, l'acteur britannique a cette classe shakespearienne des acteurs anglais, cette profondeur qui fait du bien à l'écran. «Au théâtre, on a des semaines et des semaines pour travailler, apprendre et perfectionner le texte. On a le temps de faire les choses. Le cinéma est différent. Des fois tu n'as même pas le temps de t'entraîner, tu dois faire des erreurs sur le lieu de tournage, en face de la caméra et répéter la scène autant de fois qu'il faut». Pour ce faire, il puise dans l'émotion jusqu'à comprendre son personnage et qui il est, pour le jouer. «Dans Artificio Conceal, ce personnage que l'on voit qui ne parle pas, a une histoire, un background qu'il a fallu intégrer avant de jouer le personnage. On voit son histoire à travers mes yeux», explique Duran Fulton Brown qui est persuadé qu'il faut connaître son personnage, être ouvert à la recherche pour que l'interprétation vienne presque naturellement. «Il ne faut pas avoir peur du ridicule. Jouer n'est pas seulement une question de technique, c'est une question de travail et de recherche», explique l'acteur qui vient de signer pour une série fantastique britannique «Ren» dans la même veine que «Games of Thrones» pour laquelle il vient de terminer le tournage à Cambridge et où il joue le rôle de Hunter. Une série qui risque de beaucoup faire parler d'elle en 2015 et où l'acteur anglais a pris beaucoup de plaisir à jouer. «Ne pas faire la différence entre soi et son personnage m'arrive quand le personnage que je joue me ressemble. Là il peut y avoir concision. C'est pour cela que j'adore jouer des personnages qui sont loin de moi», confie l'acteur qui aime aller au delà de ses limites dans un rôle. Celui qui a toujours voulu devenir soldat, véritable rêve d'enfant ralenti par ses parents, quitte Londres pour l'aventure américaine et débarque en Floride où il rencontre Ayoub Qanir. Une aventure brève mais intense car elle permet à l'acteur de camper un rôle qui lui va bien. Glacial, à la présence agréable mais parfois inquiétante voire intrigante, Duran mise tout sur le regard sublimé par des traits marqués. Celui qu'on prendrait volontiers pour un scandinave fera partie du long-métrage du réalisateur marocain prévu pour l'année prochaine. Un projet qu'il a hâte de commencer et qu'il espère tourner en partie au Maroc, un pays où il se verrait bien vivre...