Ayoub Qanir, réalisateur américo-marocain et révélation de la dernière édition du Festival du film de Marrakech, continue son ascension. Son film sera en compétition au festival de Cannes, en mai. Et avant, en mars, il sera membre du jury de la 32e édition du Festival international du film de Miami. Tapis rouge, couvertures de magazines, sollicitations et projets à gogo... Une star is born. Il a des faux airs de Marlon Brando, mais de vrais airs de gentleman et de crooner. Pourtant, il n'est pas British, encore moins acteur ou chanteur. Il est réalisateur et Marocain, et s'appelle Ayoub Qanir. Invité à la dernière édition du FIFM pour présenter son film psychologique et scientifique, «Artificio Conceal», Ayoub Qanir surfe sur la vague de l'excellence et continue à enchaîner les projets et les propositions intéressantes, comme celle d'être jury d'un grand festival, comme celui du Festival international du film de Miami. Né à Casablanca en 1983, il quitte le Maroc à l'âge de 13 ans pour un baccalauréat américain à l'école américaine de Madrid. Son bac en poche, il s'envole pour Miami où il s'adonne à des études en économie et finance. Sa passion le rattrape et il décide d'aller à Los Angeles pour intégrer une prestigieuse école de cinéma. Aujourd'hui, en plus de réaliser des films, il propose des concepts et de nouvelles idées. «Pour moi le cinéma me sert à proposer des théories philosophiques sur la vie, la psychologie et l'intensité de notre nature. Un cinéma qui permette de s'évader du monde quotidien, de rêver et de voyager. Aujourd'hui, j'apprends et je continue à perfectionner mon art de sorte que mes travaux apportent quelque chose de nouveau», explique le cinéaste qui passe son temps à faire des bande dessinées également. Beau et intelligent, il s'intéresse aux sciences et suit des cours à Harvard pour se perfectionner. «Je lis énormément de livres scientifiques, j'écris des essais sur la notion du sens, la vision du film était de défier des notions que l'on a pour acquises», ajoute le réalisateur savant. Il se questionne sur l'identité personnelle également. Un film où il se permet les meilleurs acteurs à l'image de David Bailie des «Pirates des Caraïbes» et Simon Amstrong de «Game of Thrones». Perfectionniste, il l'est. Persévérant, aussi. Son adrénaline, c'est le travail et les choses bien faites: pour lui, rien n'a encore été accompli. «Je suis tellement reconnaissant de tout ce que le Festival international du film de Marrakech a fait pour moi, le soutien du Maroc est énorme. Cela ne fait que m'encourager à continuer dans cette lancée car on ne finit jamais de travailler», confie le réalisateur en vogue. Futur jury certes, son film est candidat à plusieurs compétitions et une qu'il attendait particulièrement vient de tomber en ce début de semaine : Cannes ! En effet, Ayoub Qanir fera parti de la croisette, en mai, puisque son film vient d'être accepté dans la catégorie Short Film Corner du Festival de Cannes. Une belle récompense pour le réalisateur. En attendant le tapis rouge de Cannes, «Artificio Conceal» est sélectionné dans plusieurs festivals aux Etats-Unis, notamment le prestigieux Festival international du film de Maryland, et ceux du film de science-fiction de New-York et de Boston ainsi que le Soho House West Hollywood. Le réalisateur souhaite également travailler avec des réalisateurs et auteurs marocains. Admiratif du travail des frères Ayouch, il a rencontré le réalisateur Nourredine Lakhmari et la productrice Khadija Alami avec qui il avait échangé sur d'éventuelles collaborations dans l'avenir. Le réalisateur a même rencontré Jeremy Irons et Viggo Mortensen qu'il souhaiterait diriger un jour. Réalisateur à la mode oui, mais une mode qui semble bien parti pour perdurer... À suivre.