Bonne gouvernance, transparence, création d'emplois...les chantiers sont multiples. «Entrepreneur, je serais» Une promesse qui se nourrit d'un engagement. Le vote du statut de l'auto-entrepreneur, en cette fin d'année, vient confirmer la détermination de l'Etat à appuyer la démarche entrepreneuriale qui reste essentiellement tributaire d'une grande volonté : celle d'entreprendre. Cette volonté peut aujourd'hui, à la veille d'une année 2015 qui s'annonce charnière pour le secteur privé, constituer un point focal dans le développement de l'économie nationale au regard du rôle que pourra, dès cette année, jouer l'auto-entrepreneur dans l'éradication de l'informel. Un appel à l'esprit d'entreprise est clairement lancé pour faire face à des défis à la fois majeurs et stratégiques que constitue la lutte contre le chômage grâce à l'auto-emploi. Au menu, des exonérations prévues par la législation fiscale, en plus d'une comptabilité simplifiée de caisse pour encourager à l'auto-entrepreneuriat, sans oublier la dispense d'inscription au Registre du commerce, l'assouplissement des contraintes de domiciliation et la dématérialisation des procédures, notamment la déclaration, la cessation d'activité et la radiation. Les promesses sont donc actées, reste aux chefs d'entreprises de se formaliser pour se donner un statut «officiel». «À la bonne gouvernance je veillerais» Dans le sillage de la formalisation et de la mise en conformité de l'activité économique avec les meilleurs standards, l'impératif de bonne gouvernance sera un des défis majeurs que devront relever les chefs d'entreprises en 2015. Le débat n'est certes pas nouveau, mais il est aujourd'hui d'autant plus d'actualité qu'il s'inscrit sur la liste des préalables auxquels les patrons des TPME devront répondre pour espérer se hisser dans la course des grands chantiers économiques structurants du pays. Le plus éloquent, celui qui rythmera vraisemblablement la vie économique du pays en 2015, ne sera autre que le défi d'industrialisation que toutes les forces vives du royaume se sont engagées, cette année, à relever. C'est par la bonne gouvernance que se traduira, en partie, la capacité d'une entreprise à gagner en compétitivité, à répondre aux exigences de financement et plus globalement, à s'ériger en vitrine attractive des IDE. Rappelons que la Gouvernance d'entreprise regroupe, aujourd'hui dans sa définition, l'ensemble des relations entre les dirigeants de l'entreprise et son organe de gouvernance avec les actionnaires d'une part et les autres parties prenantes d'autre part (employés, clients, créanciers, Etat,...) dans l'objectif de création des valeurs pour l'entreprise. «Vers plus de transparence je me dirigerais» Dans un enchaînement logique, qui dit bonne gouvernance, dit transparence. C'est là un des défis les plus urgents que devront relever les patrons d'entreprises en cette nouvelle année, en instaurant la transparence en tête de liste des bonnes résolutions de 2015. Le contexte économique en fait une urgence de plus en plus pressante et pour cause, de nombreux canaux de financement en font le préalable le plus incontournable. Les attentes des investisseurs institutionnels en matière de transparence et de diffusion de l'information ne sont en effet plus à démontrer. Qu'il s'agisse de financements étatiques ou privés, la transparence est un impératif incontournable auquel de nombreuses TPME ne parviennent pas encore à répondre. La sous-liquidité du marché, qui a marqué le système bancaire ces deux dernières années, et les contraintes subies par le secteur bancaire, feront qu'en 2015 les banques seront plus regardantes sur le niveau de risque et le niveau d'endettement que présentent les entreprises qu'elles financent. Ce qui, intrinsèquement, conduira les entreprises à diversifier leurs sources de financement et optimiser également le coût de financement à travers de nouveaux canaux que sont le capital investissement et l'introduction en Bourse. Tous ces schémas présentent donc des opportunités de croissance qui ne peuvent être saisies qu'à travers une meilleure politique de transparence. «Plus innovant je serais» L'innovation constitue un levier du développement de l'entreprise avéré et prouvé. Le retard enregistré par le tissu entrepreneurial national se révèle être très handicapant notamment lorsqu'il est observé dans le cadre de stratégies économiques nationales très ambitieuses. L'année 2015 devra, de ce fait, constituer un tournant dans la conception de l'innovation que se font aujourd'hui les chefs d'entreprises. Être plus innovant n'est désormais plus une option ou un plus qui permet de gagner des points en termes de compétitivité, mais une nécessité vitale pour l'entreprise. L'accroissement de la concurrence, l'accélération des ambitions économiques du pays et surtout à l'aune de la mise en œuvre d'une stratégie industrielle qui vise à rendre le Maroc producteur de technologies, met l'entreprise face à la nécessité d'exploiter toutes les capacités de la R&D des universités marocaines au profit des entreprises et inculquer une véritable culture de l'innovation et d'entrepreneuriat. Reste donc à actionner les leviers à même de développer cette relation de coopération en faveur du décollage de la R&D. «La création d'emplois j'assurerais...» Dans un volet plus socio-économique, c'est sur le secteur privé et plus spécialement sur les TPME que reposent tous les espoirs de création d'emplois à même de relever le défi de résorber le chômage. Le pays attend plus précisément des entreprises opérant dans le secteur industriel, de créer plus de 500.000 d'emplois d'ici 2020. Dans ce même ordre d'idées, plus récemment la Commission des investissements a validé 32 projets de conventions et d'avenants aux conventions d'investissements pour un montant total de 15,5 milliards de dirhams visant à assurer la création de près de 4.057 emplois directs. L'objectif est donc clair, un seul mot d'ordre prédominera en 2015 : la création d'emplois. Ce défi ne sera pas uniquement celui de l'Etat mais surtout celui des entreprises qui devront faire preuve d'innovation pour assurer un niveau de création d'emplois maximal. Les mesures d'accompagnements sont désormais déclinées pour assurer une meilleure marge de manœuvre en 2015. «Formateur je serais» Le développement des compétences comportementales des jeunes en milieu du travail et leur encadrement par rapport à leur orientation professionnelle sera un des impératifs de l'année 2015. Il s'agira plus concrètement de développer de nouveaux modes de formation déjà utilisés de par le monde, telle que la formation par alternance, soit un système de formation qui intègre une expérience de travail où la personne concernée qui travaillera alternativement en entreprise et dans un établissement d'enseignement, un centre de formation d'apprentis, une maison familiale rurale ou certaines universités. En ces temps de crise, ce mode de fonctionnement devra être de plus en plus prisé aussi bien chez les étudiants que chez les entreprises. Toutefois, ce mode d'apprentissage, qui facilite l'intégration des jeunes dans le monde du travail, est très exigeant. Hormis les exigences de qualité d'autonomie, la maturité et l'humilité du candidat qui sont requises, l'alternance a aujourd'hui tout pour plaire et séduire le secteur privé.