Le gouvernement malgache prévoit une croissance économique de 5% en 2015, contre 3% l'année qui vient de s'écouler. La reprise devrait être portée par les IDE dans ce pays agricole disposant également d'importantes ressources minérales. Après une année 2014 marquée par une instabilité politique et une croissance économique estimée à 3%, Madagascar table sur une progression du PIB de 5% en 2015. Telles sont les grandes dispositions de la loi de Finances 2015 votée récemment par le Parlement. Cette hausse de 2 points devrait résulter de l'augmentation des investissements à en croire les prévisions gouvernementales. «Nous sommes toujours dans une économie libérale, c'est le secteur privé qui va tirer la croissance, l'effort qu'on va continuer d'entreprendre vise à mettre en place un climat d'investissements stable, sécurisant et attrayant pour les investisseurs qui vont venir à Madagascar», souligne le ministre malgache du Budget et des finances. Pression fiscale L'Etat compte augmenter ses recettes fiscales, en insistant notamment sur l'application des lois en vigueur. En effet, le gouvernement compte multiplier les contrôles pour faire payer la multitude d'entreprises qui échappent à l'imposition. «Si on va augmenter les recettes fiscales pour 2015, on n'est pas forcément obligés de recourir à de nouveaux taux ou à de nouvelles assiettes, mais les mesures qui existent déjà ne sont pas encore exploitées au maximum. Ceci étant, ça ne va pas du tout entraver l'idée de la relance économique», ajoute le responsable gouvernemental. Cela dit, la pression fiscale devrait augmenter et passer de 11,6 à 12,3% du PIB, même si les officiels déclarent que celle-ci ne pèsera pas sur le pouvoir d'achat des ménages et donc sur la consommation. Secteurs clés Pour les éventuels investisseurs, Madagascar - la grande île - ne manque pas de potentiel. Ce pays insulaire situé à l'extrême sud-est de l'Afrique offre d'importantes opportunités dans le secteur agricole. En outre, les ressources minérales (ilménite, nickel, cobalt) et hydrauliques y sont conséquentes, sans parler du potentiel touristique. À l'opposé, les infrastructures (réseaux routier, hydraulique et électrique) sont encore jugées «insuffisantes». Le pays est également confronté à la pauvreté, qui touche les 2/3 de la population, majoritairement rurale. La main d'œuvre est peu qualifiée. Sur le plan macro-économique, la dépendance à l'aide étrangère reste notoire, sans parler de la vulnérabilité aux conditions climatiques. D'ailleurs, la déforestation et la dégradation de l'environnement continuent de plus en plus d'être palpables.