Le mercredi 7 janvier restera dans les annales comme le jour où la liberté d'expression a été bafouée dans ses plus hauts lieux : Charlie Hebdo. Que l'on soit pour ou contre la ligne éditoriale du canard satirique, voir tomber des plumes, des journalistes ou des artistes, cela fait mal. Retour sur une journée noire et sur un climat islamophobe qui dure depuis bien trop longtemps en France et qui risque de se transformer en phobie de l'islam. Le climat est tendu en France. Tous les projecteurs sont braqués sur l'Islam. La semaine dernière, Michel Houellebecq faisait le buzz avec Soumission, un roman jugé «islamophobe». Dans son roman, l'arrivée au pouvoir d'un président musulman se déroule sans heurts, en dépit de l'instauration de la polygamie et du port du voile. L'auteur y dépeint les peurs des Français de façon satirique et raconte l'obligation pour le narrateur de se convertir à l'islam de sorte à conserver son emploi. Ali Baddou avouera que le roman «lui a donné la gerbe», et les médias parlent de «cadeau pour le Pen». Ils ne savaient pas ce qui les attendaient. Le vrai cadeau de Noël pour Marine Le Pen, c'est ce qui est arrivé le 7 janvier, jour de la sortie du roman de Houellbecq, à croire qu'il avait «scénarisé» cette journée noire. Pourtant, même si la plupart pensaient à une scène de film d'action, voire d'horreur, où les rues de Paris, ville de lumière, étaient le théâtre d'un attentat, ce qui s'est passé était malheureusement réel. Pourtant, la liberté d'expression, la France la «conservait» bien. Mais ce mercredi, les choses allaient prendre une tournure inattendue. Deux hommes armés ont attaqué le siège de Charlie Hebdo et ont tué 12 personnes à coup de kalachnikov. L'horreur ! Les vidéos sont tout de suite relayées sur Facebook. Et la toile est ébullition. Les réactions s'enchaînent, l'islam est au coeur des discussions. On entend un «Allahou Akbar», et l'un des terroristes laisse comme signature une phrase qui fera le tour du monde: «Le prophète Mahomet est vengé». Vengé ? Encore un crime au nom de l'islam, alors que l'islam est loin de tout cela. Il est pourtant l'acteur principal de la France ces dernières semaines, encore plus aujourd'hui... «Ils ont abattu des gens qui étaient en train de parler de la lutte contre le racisme», a confié Patrick Pelloux à iTELE. Le médecin urgentiste, collaborateur régulier du journal satirique, avait raté la réunion ce matin-là à cause d'un rendez-vous qui lui sauvera la vie. En attendant d'arrêter les suspects -déjà identifiés- une marche est prévue ce soir, 18h à Rabat, pour soutenir Charlie Hebdo, la liberté d'expression, et surtout les vraies valeurs de l'Islam. Casablanca donne aussi rendez-vous à tous les défenseurs du droit à la différence, à la liberté d'opinion, samedi après-midi pour marcher contre l'intolérance et ces fanatiques qui font beaucoup de mal à l'islam et aux musulmans.