La logistique est communément perçue comme étant un vecteur de progrès et de compétitivité. Pour ce faire, il s'agit d'adopter une vision et donc un système de gestion global allant du fournisseur au client et du client au fournisseur pour assurer une réduction des délais, des coûts et une amélioration de la qualité de service. La logistique on le dit et on le répète est un vecteur de progrès, de compétitivité. Les transports routiers et ferroviaires restent problématiques pour des raisons différentes. De même, la stratégie nationale en la matière fait son chemin. On est loin des effets d'annonce initiaux : objectifs, calendrier. La Supply Chain est un concept mais mal perçu, mal compris, méconnu. Il est vrai que cet acronyme ne peut pas se traduire correctement en français, tant le verbe «to supply» signifie 2 choses opposées, approvisionner et fournir, les 2 côtés du miroir en même temps. Il faut donc s'en tenir à logistique globale, ou bien étendue, ou bien chaîne d'approvisionnement. Pour simplifier, on peut dire qu'il s'agit d'une vision et donc d'un système de gestion global allant du fournisseur au client et du client au fournisseur avec un leitmotiv lancinant : réduire les délais, réduire les coûts, améliorer la qualité de service. Un bonne logistique va réduire les coûts, les délais et améliorer le niveau de service. La valeur apportée au client est un élément de différenciation concurrentielle, la réduction des délais de livraison également. On a souvent dit que la compétitivité des entreprises marocaines passait, entre autres, par une diminution des coûts logistiques. Ces fameux délais présentent des coûts logistiques pour une entreprise, qui représentent 40 à 45% des frais de transport et 40 à 45% des frais de stockage. En matière de transport, il est aisé de gérer le maritime et l'aérien, par contre le routier reste problématique en raison du poids actuel de l'informel et son intégration dans le secteur formel ne s'accompagnera pas de baisses de tarifs. En ce qui concerne les stocks, ils cachent souvent des dysfonctionnements et la longueur de certains process. Aujourd'hui que fait un logisticien «moderne» ? Il va sortir de la vision patrimoniale de l'entreprise marocaine : «J'ai acheté des camions, mais mon métier n'est pas de faire du transport, j'ai acheté des magasins, des entrepôts, des clarks, mais mon métier, ce n'est pas de stocker». À chacun son métier : transporteur en est un, prestataire logistique pour assurer la distribution et le stockage en est un également. La réduction des coûts se traduit généralement par une amélioration du profit pour l'entreprise. Cette dernière doit consacrer une partie de cette nouvelle marge à faire baisser ses prix de ventes, sinon point d'amélioration de la compétitivité. Les entreprises se doivent de bien définir leur core business, leur cœur de métier afin de mobiliser les ressources nécessaires aux bons endroits. Malheureusement aujourd'hui, que constate-t-on ? Certains transporteurs de renom vendent une partie de leur flotte de véhicules car ils n'arrivent pas à se battre contre l'informel et par ailleurs les zones logistiques lancées dans le cadre de la stratégie nationale peinent à se remplir. Patrick Gaillard Consultant Supply Chain iCompetences L'organisation Supply Chain se doit d'être transversale. Le Supply Chain Manager qui doit faire partie du Comité de direction, doit dépendre du directeur général et savoir jongler entre les responsabilités fonctionnelles et hiérarchiques. Il doit être le «patron» de la planification, de la distribution, des transports, de l'administration des ventes, des stocks, de la manutention, des approvisionnements, des entrepôts et également des achats. Il intervient sur la détermination du nombre de personnels nécessaires, ainsi que sur la détermination des moyens et ressources matériels, il pilote également les prévisions, les budgets, supervise les indicateurs de pilotage, etc. De plus, il doit avoir un très bon sens de la communication pour travailler en réseau avec différents services en interne et un bon contact commercial dans le suivi de la clientèle et des fournisseurs. On lui demande également des facultés d'analyse et de synthèse. Son aisance à manier les chiffres et l'outil informatique est évidente. Il se doit d'être linguiste, tant il doit savoir parler à l'organisation, s'assurer que tout le monde parle le même langage et utilise le même vocabulaire. Il est un peu alchimiste car il sait créer de la valeur et l'expliquer à tous, y compris aux actionnaires. Par ailleurs, c'est un juriste qui connaît parfaitement la législation de son business. Il est enfin multiculturel, parle plusieurs langues et comprend rapidement l'ensemble des cultures. Un tel manager ne va pas trouver sa place facilement et il faudra probablement attendre encore quelques années pour pouvoir en croiser des centaines ...