Une découverte insolite que celle de Mani, producteur marocain qui a réussi aux Etats-Unis, vivant entre New York, Miami et Paris. La plupart des stars d'aujourd'hui, à l'instar de Rihanna, Akon, P. Daddy, Snoop Dogg, Usher, Pharell Williams ou Will.i.am font partie de son carnet d'adresse. Mani Producteur Les ECO : Vous faites partie de ces Marocains qui vivent leur «american dream». Comment est-ce arrivé ? Mani : Pour être honnête, il a fallu beaucoup de travail, beaucoup de relationnel et un zeste de chance. Mes parents ont émigré par nécessité économique et, me concernant, moi, c'est pour «grandir de nouveau». Faut-il quitter le Maroc pour réussir ? Je pense que le Maroc en est encore à ses débuts, dans le domaine, mais je suis convaincu du fait que l'on est sur la bonne voie, et ce pays deviendra un «pays starter» car il y a beaucoup de talents qui méritent la reconnaissance de leurs pairs. Je pense que le gros problème du Maroc est que l'on a du mal à avoir de la considération pour nos compatriotes, couplé avec un complexe d'infériorité face aux Européens ou aux Américains. Cependant, beaucoup d'exemples prouvent le contraire, donc les chose changent. Comment êtes-vous passé de la chorégraphie à la production et du booking ? La transition s'est faite rapidement. Je suis resté dans le monde de l'art grâce à mes rencontres et à mon travail. Comment avez-vous rencontré Rihanna, Pharell Williams, Pitbull ou encore Pamela Anderson ? Le milieu est relativement restreint. En fait, si vous travaillez bien, un artiste vous recommandera à un autre. Par exemple, P. Diddy m'a recommandé à Snoop Dogg en lui disant que j'étais la bonne personne pour le représenter. En quoi consiste votre travail ? Je suis l'agent des célébrités, donc on m'appelle du monde entier pour m'occuper de tout ce qui se rapporte à eux, à l'instar des concerts, featurings, enregistrements, pubs pour des marques, etc. Je suis amené à beaucoup voyager. J'ai au moins fait trois fois le tour du globe en 20 ans. Peut-on installer une véritable industrie musicale ou artistique au Maroc ? Je pense qu il faut développer des artistes avec un répertoire qui peut aussi marcher hors du pays et lui permettre de rayonner à l'international ; ainsi, on parlera de plus en plus du Maroc. L'industrie musicale marocaine s'en portera mieux. Les artistes deviendront des ambassadeurs du pays. Cela passe par des duos, des collaborations avec d'autre stars provenant d'autres pays, et cela stimulera le marché musical au Maroc. C'est ce que fait mon collègue, le producteur RedOne, avec des artistes comme Chawki, et je suis fier de cela. D'ailleurs, je m'occupe du booking de cet artiste car RedOne et moi sommes à la fois très amis et collaborateurs. Nous essayons de donner une bonne image du Maroc à l'international. Avez-vous des projets au Maroc ? Oui, je compte apporter ma petite pierre à l'édifice car je suis certain que le Maroc peut apporter énormément au niveau international. Je suis en discussion pour organiser de très gros événements au Maroc; je vous en dirai plus très vite. Je suis discret de nature, et ne parle pas de ce qui n'est pas encore fait...