Le plus international des artistes contemporains marocains, Ahmed Soultan, a enfin vu ses efforts récompensés. Le Maroc lui déroule désormais le tapis rouge. Comme quoi tout effort est récompensé et tout travail acharné paye, Ahmed Soultan le prouve grâce à une carrière indépendante, ambitieuse et pleine d'implication, sans jamais attendre qu'on lui tende la main. L'artiste marocain s'est vu félicité par le Maroc pour avoir été un aussi bon ambassadeur de la musique contemporaine du pays. «Les services du ministère de la Culture et ceux en charge de la culture aux Affaires étrangères ont compris l'importance et la symbolique d'une récompense décernée à un artiste contemporain marocain au Nigéria pour les Africa Music Awards», confie Ahmed Soultan après sa rencontre avec les ministres des Affaires étrangeres, Salaheddine Mezouar et de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. «C'un évènement en partenariat avec l'Union africaine....C'est un bon début mais beaucoup de choses restent à faire, il y a encore beaucoup de travail», continue l'artiste qui ne s'arrête jamais de travailler et de se surpasser. Parti de rien, le musicien de la région d'Agadir a conquis le cœur de l'Afrique avec des chansons à mi-chemin entre les racines et l'avenir et des textes en darija, amazigh, français et anglais, histoire de toucher une grande partie de la planète. Et il vient de remporter un «Award» de plus cette année, avec une symbolique toute particulière. En effet, ce trophée vient récompenser les années d'efforts déployés par l'artiste pour faire connaître la chanson marocaine contemporaine à l'international, mais plus particulièrement en Afrique anglophone, grâce notamment à de multiples collaborations avec les figures emblématiques de la nouvelle scène urbaine «Afrobeats» du Ghana, Nigéria, Kenya et Afrique du Sud, entre autres, mais aussi aux deux «MTV Awards» gagnés consécutivement en 2012 et 2013, en tant que meilleur artiste Afrique/Moyen-Orient, sans oublier les nominations «MTV European Music Awards» du meilleur artiste Monde 2012 et 2013, face à des poids lourds de l'industrie musicale que sont Rihanna, Justin Bieber ou One Direction. Avec toutes ces distinctions et une reconnaissance à l'internationale qu'il a bâtie seul, Ahmed Soultan ne se sentait pas soutenu des siens. «Pour faire de la production, j'ai été assistant clip et production pendant des années, j'ai dû apprendre à jouer de la guitare pour ne pas avoir à compter sur quelqu'un d'autre. Pareil pour la batterie et la derbouka. J'ai été aussi loin que je pouvais en étant seul. Après, il y avait la question du financement. J'ai pu me débrouiller au tout début grâce à mon commerce de safran et d'argan, mais vu les montants nécessaires aujourd'hui pour réaliser des choses, ce n'est plus suffisant. J'aimerais bien rester le plus longtemps possible un modèle maroco-marocain à 100%», nous expliquait Ahmed Soultan, lors d'une interview accordée aux ECO. «Aujourd'hui, je me sens le droit et la légitimité de revendiquer un accompagnement et un soutien de mon pays !». Et bien, cet appel a été entendu et s'il ne s'agit pas forcément d'une aide «financière», le soutien moral a été amorcé. «Mes entrevues avec Salaheddine Mezouar et Mohamed Sbihi ont été à la hauteur de mes espérances, j'ai eu affaire à deux ministres qui ont parfaitement saisi la teneur de mon travail, l'atout que celui-ci pouvait avoir en termes d'image pour le pays, surtout d'un point de vue diplomatico-culturel. Ils ont salué le fait que je sois resté producteur indépendant et m'ont assuré de vouloir soutenir mes projets en cours». Une bonne nouvelle pour le musicien, bourreau de travail qui n'a pas encore dit son dernier mot. La sortie de son 3e album est prévue courant 2015. Artiste à suivre...