L'Association marocaine des exportateurs organise aujourd'hui à Casablanca la première édition de son Forum ASMEX Days. Objectif : «mettre en lumière les opportunités à saisir, les pièges à éviter et les précautions à prendre pour investir en Afrique de l'Ouest». Anticiper la course à l'investissement en Afrique! Tel est le principal enjeu du premier forum «ASMEX Days», qui se tient cet après-midi à Casablanca. Organisé par l'Association marocaine des exportateurs (ASMEX), en partenariat avec l'Université Al Akhawayn et le cabinet Mazars, cet événement a pour thème : «L'Afrique : Gisements porteurs». Plus de 300 participants, dont des membres du gouvernement, y sont attendus. «Ensemble, ils mettront en lumière les opportunités à saisir, les pièges à éviter et les précautions à prendre pour investir en Afrique de l'Ouest», fait-on savoir du côté des organisateurs. Le choix de cette thématique «trouve tout son sens dans la continuité des actions menées par l'ASMEX jusque-là pour initier le débat autour des nouveaux enjeux de l'offre exportable nationale et de l'accompagnement des acteurs économiques dans le développement de nouveaux marchés, et d'exploration des nouvelles opportunités commerciales qui s'ouvrent devant les exportateurs marocains», poursuit un communiqué de l'ASMEX. Synergies sud-sud L'inclusion des PME dans la dynamique des échanges entre le Maroc et l'Afrique subsaharienne constitue également une autre préoccupation pour l'ASMEX, qui se rend compte que «si les grands groupes industriels et financiers nationaux se sont frayés un chemin en Afrique, les petites et moyennes entreprises ont encore du mal à percer en raison notamment de leur méconnaissance du terrain, leur manque d'expérience et le déficit en réseaux commerciaux». Ainsi, différentes pistes seront élaborées afin de baliser le chemin à une plus forte présence des PME sur les marchés subsahariens. En dehors de ces différents objectifs, l'ASMEX entend préparer le terrain à une plus forte concertation entre opérateurs du sud. Il est même question de l'instauration d'un Davos africain dans la ville d'Ifrane. Telle est l'intime conviction du président de l'Association des exportateurs, Hassan Sentissi, pour qui«l'exploitation des gisements porteurs qu'offre l'Afrique aujourd'hui aux investisseurs de tout bord, appelle à un renforcement des dynamiques régionales afin de les inscrire dans des logiques de synergies sud-sud basées sur des concepts concrets et de partenariats égalitaires». Hassan Sentissi, Président de l'ASMEX «Être les premiers en Afrique» Les ECO : Quelle est l'utilité de ce forum ? Hassan Sentissi : Nous comptons réunir les décideurs et les dirigeants des grandes entreprises afin de mieux optimiser notre démarche d'investissements en Afrique. Tous les pays industriels sont en train de s'installer, et je pense que nous devons être les premiers sur place. Ce forum réunira aussi des responsables gouvernementaux, ainsi que des ambassadeurs africains accrédités au Maroc. Quelles seront les principales retombées attendues ? Notre objectif est de créer un Davos africain. Au moment où les pays riches se réunissent annuellement dans la ville suisse, nous pensons aussi que nous, opérateurs du Sud, devons créer un cadre de rencontres et d'échanges afin de mieux renforcer nos partenariats dans une logique égalitaire. Ifrane est idéale pour une telle rencontre. En un mot, vous plaidez pour une émergence Sud-Sud... Aujourd'hui, tout le monde parle de l'émergence de l'Afrique, nous ne devons pas être en reste, au contraire, nous devons prendre nous-mêmes les devants avant qu'il ne soit trop tard. Nous devons harmoniser cette émergence africaine. Je discute souvent avec les opérateurs africains, et on sent cette volonté d'entre-aide Sud-Sud. Le mieux que l'on puisse faire, surtout le Maroc, c'est de renforcer nos relations avec ces partenaires, sans qu'il n'y ait trop d'intermédiaires.