Le Caire, Tunis, Casablanca et Alger sont les villes africaines qui disposent de plus de potentiel alors que Dar Es Salam, Lusaka, Nairobi, Lagos et Accra offrent le plus d'opportunités. Le constat est du cabinet international Pricewaterhouse- Coopers (PwC). Celui-ci a également rendu publiques deux autres études sur l'immobilier africain. Synthèse. L'édition 2015 de l'Africa CEO Forum, tenue la semaine dernière à Genève, a coïncidé avec la publication de la première étude sur les «Villes d'opportunité» conçue par le cabinet PwC. Vingt grandes villes du continent ont été scrutées afin de déceler leur «potentiel actuel et futur». Ainsi, «pour obtenir une vision globale du potentiel de ces villes, PwC a choisi de les étudier sur la base de quatre grands indicateurs (l'économie, les infrastructures, le capital humain et la démographie/la société) eux-mêmes regroupant 29 variables», indique le cabinet. De cette analyse, poursuit PwC, ressortent deux classements. L'un, général, porte sur le potentiel actuel des villes africaines. Il est largement dominé par les capitales d'Afrique du Nord, à savoir le Caire, Tunis, Casablanca et Alger. Quant au second classement, il porte sur les «Villes d'opportunité», il fait la part belle aux grandes villes des pays d'Afrique anglophone à l'instar de Dar Es Salam (Tanzanie), Lusaka (Zambie), Nairobi (Kenya), Lagos (Nigéria) et Accra (Gambie). Diversifier le PIB Selon PwC, la prépondérance des villes Nord-Africaines dans le peloton de tête de la catégorie «potentiel» va de soi si l'on considère le temps long. «En effet, ces villes existent toutes depuis des centaines d'années : ce sont des métropoles matures, qui ont eu le temps de mettre en place des infrastructures, de fixer un cadre réglementaire et légal, et de constituer un écosystème socio-culturel au sein duquel les femmes et les hommes ont pu s'instruire, se cultiver», note le cabinet. Selon Pierre-Antoine Balu, associé PwC Afrique francophone, «développer des infrastructures efficaces et mettre en place des systèmes d'éducation et de santé de haut niveau sont deux étapes essentielles à la réussite économique. Un autre défi concerne la diversification du PIB : les villes en tête du classement ont diversifié leur économie, qui ne repose pas uniquement sur les matières premières». Afro-réalisme Quant aux villes qui ont de l'avenir, Accra, la capitale ghanéenne, est réputée pour la qualité de ses infrastructures de communication, son faible taux de criminalité et sa démocratie stable. Au niveau économique, elle se classe seconde à la fois pour son attractivité comme destination des investissements directs étrangers et pour la diversité de son PIB. Dar Es Salam et Douala apparaissent désormais comme des centres portuaires, alors que Lagos commence à briller par la culture, et Nairobi s'impose par la concentration sur place des services financiers. «La plupart des villes les plus prometteuses de notre classement pourront se hisser aux plus hauts rangs de notre palmarès général avec un peu d'efforts et d'organisation», observe PwC. Leur développement continu contribue à l'amélioration de la perception de l'Afrique. Avec 5% de croissance, une démographie dynamique et des classes moyennes en plein essor, le continent africain attire aujourd'hui de nombreux investisseurs. Après une période de pessimisme sur l'avenir de l'Afrique, puis celle d'un optimisme parfois exagéré, les dirigeants partagent aujourd'hui une vision plus réaliste de la situation économique du continent : c'est ce que PwC appelle l'«afro-réalisme».