Pour la première fois, un parti politique musulman va se présenter aux élections départementales. Le fondateur et l'un des candidats sont marocains. Abdelliah Benkirane a dénoncé, jeudi 12 février, une campagne «sauvage» dont sont victimes les Marocains et les musulmans vivant dans des pays occidentaux. Aujourd'hui, en France, un parti politique musulman va se présenter aux élections départementales. C'est une première et ce parti veut promouvoir le halal et autoriser le voile à l'école. Khalid Majid, cadre de la SNCF, d'origine marocaine sera le candidat de l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) pour le canton de Bobigny (Seine-Saint-Denis) aux élections départementales des 22 et 29 mars prochain. Il a déposé sa candidature aux côtés de sa colistière, Shérazade Benhaddad. Ce parti, lancé en 2012, fait de plus en plus d'adeptes. Depuis la parution des livres d'Eric Zemmour et de Michel Houellebecq, et surtout à la suite des récents attentats contre Charlie Hebdo et Hyper Cacher, plus de 200 nouvelles recrues ont frappé à la porte, comme Khalid Majid, pour grossir les rangs de l'UDMF. Aujourd'hui, le parti enregistre près de 900 adhérents et les fondateurs assurent compter 8.000 sympathisants en France, qui se sentent bien souvent stigmatisés. Dans une interview au journal «Le Parisien», Najib Azergui, le fondateur du parti affirme que «L'UDMF tente de donner une voix à une partie de la population qui ne se retrouve pas dans les partis traditionnels et qui a envie d'agir.» Comment ? Pas en «islamisant la société ni en installant la charia en France», précise d'emblée ce Français également d'origine marocaine. Leur dada : les cours d'éducation civique et de philosophie pour «faire réfléchir et débattre les jeunes», le développement du halal pour créer de l'emploi, le déploiement de la finance islamique pour assainir l'économie. Quant au respect de la laïcité, il signifie, dans leur interprétation de la loi, la tolérance des religions... et donc le droit de porter le voile à l'école.