«Les informations relayées dernièrement par certains médias, selon lesquelles la sanction contre le professeur Chraibi est une réaction du ministère aux positions exprimées dans le reportage par le médecin qui a soutenu l'idée de réaliser des avortements volontaires dans les établissements sanitaires, sont dénuées de tout fondement». C'est ainsi que le ministre de la Santé, El Haussaine Louardi, a répondu, à travers un communiqué, aux spéculations qui entouraient l'affaire du professeur Chafik Chraïbi, chef de service de la maternité des Orangers de Rabat, en faveur de l'interruption volontaire de grossesse, démis de ses fonctions après un reportage diffusé dans l'émission «Envoyé spécial» de France 2. Le ministre de la Santé explique que la décision de démettre le professeur Chafik Chraïbi de ses fonctions à la tête du service de la maternité des Orangers du CHU de Rabat est liée aux «violations ayant accompagné la réalisation au sein de son service d'une émission télévisée diffusée par une chaîne française». Le ministère assure que la décision a été prise dans le respect de la procédure de nomination et du retrait de nomination des médecins chercheurs et chefs de services. Ainsi, le cas du professeur Chraibi a été soumis à la commission scientifique de la Faculté de médecine de Rabat qui est arrivée, dans son rapport, à la conclusion selon laquelle ce dernier «a commis des violations ayant affecté le bon déroulement du service de maternité concernant les conditions de tournage du reportage. Ces violations concernent entre autres l'accès, encadré par le professeur Chraibi, de l'équipe de télévision française au service de la maternité, sans respecter le mode de fonctionnement des services hospitaliers, en violation de certains principes éthiques de la médecine, et sans que les parties concernées ne demandent l'autorisation ni de la direction de la maternité ni du CHU Ibn Sina», détaille le rapport de la commission scientifique de la Faculté de médecine de Rabat. On lui reproche également le fait qu'au cours du tournage, des médecins et des infirmiers aient été filmés pendant leur travail sans leur accord, et que des pensionnaires de l'établissement aient été montrées à visage découvert sans leur consentement écrit.