Ce partenariat se matérialisera par un partage d'expertises en matière de produits dérivés, de gestion des retraites, de financement de projets d'infrastructure et de gestion des risques financiers. Des actions concrètes seront aussi menées en matière d'organisation d'événements, mais également de facilitation des relations entre les organes institutionnels qui régissent le secteur financier dans les deux places. La compétitivité d'un centre financier se mesure également par sa connectivité aux centres financiers majeurs et son ouverture au sens large. C'est dans ce sens que Casablanca Finance City (CFC) a signé hier un protocole d'accord avec la place financière de Montréal. L'accord a été conclu avec Finance Montréal, l'entité qui gère la place financière québécoise. Il s'agit du premier partenariat avec une place financière sur le continent américain. Il fait suite à d'autres accords signés entre CFC et des places financières étrangères comme Singapour, Paris, Londres et Luxembourg. Vers un recrutement des entreprises canadiennes «Je suis content de conclure ce partenariat avec Finance Montréal qui vient renforcer notre connectivité à l'échelle mondiale et avec le continent américain. J'espère que nous contribuerons de sorte à développer des relations de long terme entre le Canada et le Maroc», souligne d'emblée Saïd Ibrahimi, directeur général de CFC Autority. Et d'expliquer : «Ce partenariat traduit une volonté commune pour le développement des places financières de Casablanca et de Montréal. Notre coopération se matérialisera à travers des actions concrètes dans plusieurs domaines, notamment le partage de l'expertise en matière de produits dérivés et c'est là un des points forts de Finance Montréal».Le partage d'expertises entre les deux places se fera également en matière de gestion des retraites, de financement de projets d'infrastructure et de gestion des risques financiers. Ce sont là les pôles de compétence de Finance Montréal. Des actions concrètes seront aussi menées en matière d'échange d'expériences et d'organisation d'événements, mais également de facilitation des relations entre les organes institutionnels qui régissent le secteur financier dans les deux places. «Finance Montréal considère CFC comme une porte d'entrée privilégiée vers l'Afrique pour les entreprises canadiennes qui souhaitent opérer sur le continent. Réciproquement, CFC considère Montréal comme une porte d'entrée pour l'Amérique du Nord et les entreprises marocaines et africaines qui souhaiteraient opérer dans cette région», souligne à ce propos Ibrahimi. Des coopérations seront également développées dans le domaine de la formation continue pour les professionnels, la facilitation des échanges universitaires pour les étudiants en finance et enfin la promotion de la finance francophone. Echange de bonnes pratiques Dans un contexte de ralentissement des grandes économies à l'échelle mondiale et de la saturation des marchés domestiques, l'heure est au rapprochement entre grandes places financières qui sont en quête de relais de croissance, de partenaires locaux, de nouvelles opportunités de business pour leurs institutions, mais également de synergies dans différents domaines tels la recherche et l'innovation financière. Sans oublier le rôle que peuvent jouer les partenariats dans le partage et l'échange d'expériences et de bonnes pratiques. Montréal est une place financière de portée internationale, dotée d'une industrie financière reconnue pour sa stabilité, sa solidité et sa diversité. Le secteur bancaire canadien a fait beaucoup de jaloux après la crise financière de 2008, puisqu'il s'en est tiré haut la main. La place financière de Montréal compte un vivier important de professionnels de la finance hautement qualifiés, soutenus par une formation universitaire de très haut niveau et un environnement des affaires des plus propices. Cette place a pu se positionner sur l'échiquier des places financières internationales en ayant à proximité la rude concurrence de l'ouest de Toronto, mais également du sud : New York, Boston et Chicago. Aujourd'hui, elle est classée dans le fameux classement GFCI (Global Financial Centres) au 18e rang. De son côté, CFC qui est désormais une place émergente a des ambitions fortes de régionalisation confortées pas des atouts indéniables qui la distingue au niveau régional. Ce partenariat revêt donc une grande importance et les deux places ont d'ores et déjà commencé à mettre en œuvre des axes de coopération. D'ailleurs, des rencontres sont déjà programmées pour permettre le suivi du développement de cette coopération Eric Lemieux Directeur général de Finance Montréal, centre financier international Les ECO : Pensez-vous que les entreprises canadiennes seront intéressées par le statut CFC ? Eric Lemieux : Je dois vous dire que le statut CFC est fort intéressant. Pour moi, le développement de l'Afrique dans les prochaines années sera très important. Certainement, cela va intéresser les entreprises canadiennes. Actuellement, il y a une soixantaine d'entreprises CFC, mais il n'y a pas un cas d'entreprise canadienne. J'espère bien que cette nouvelle collaboration va permettre de faire connaître CFC et je suis convaincu qu'on verra des entreprises canadiennes s'implanter dans les prochaines années. Qu'en est-il de la Bourse de Casablanca ? Des collaborations sont-elles à l'ordre du jour ? Il y a déjà des échanges entre le patron de la Bourse de Casablanca et son homologue canadien. Dans ce contexte, Casablanca connaît toute l'expertise au niveau des produits dérivés que nous pouvons lui offrir. Je pense dans ce sens qu'il y aura de bons échanges entre les deux bourses qui vont se matérialiser prochainement. Il y a aussi une collaboration qui existe entre nos deux régulateurs : l'autorité des marchés financiers de Montréal et le CDVM. Dans ce contexte, nous pensons pouvoir continuer cette collaboration et créer un environnement propice pour s'assurer d'avoir des échanges fructueux, tant au niveau des produits dérivés qu'au niveau des autres produits.