L'ajournement de la visite du chef de la diplomatie marocaine ne doit pas être interprété comme un gel des relations entre Rabat et Paris. Le gouvernement prône une période de réflexion. Les relations entre le Maroc et la France ne devraient pas être impactées par le contexte douloureux vécu par l'ancienne métropole, plus d'une semaine après les attentats terroristes de Paris. Le report de la visite du ministre des Affaires étrangères et de la coopération ne doit pas être interprété comme un gel des pourparlers diplomatiques autour des questions d'intérêt commun, mais plutôt comme une manière de «disposer de plus de temps afin de trouver une solution aux questions en suspens entre les deux pays», a tenu à préciser le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, lors du point de presse hebdomadaire tenu à l'issue du dernier Conseil du gouvernement. Les deux parties devraient également préparer l'agenda futur de leur coopération, notamment dans le domaine judiciaire et de la lutte contre le terrorisme, mais aussi les mesures destinées à renforcer la dose de confiance mutuelle. Le gouvernement marocain reste particulièrement sensible aux questions vitales pour le royaume, essentiellement l'instrumentalisation de la question des droits de l'homme par certaines sphères décisionnelles en France, qui nuisent au climat de confiance entre les deux pays liés par «des liens d'amitié et par un partenariat historique important», selon Mustapha El Khalfi. Au sein du Parlement, l'ajournement de la visite de Mezouar s'ajoute aux craintes exprimées par les membres des deux chambres depuis le mois de mars 2014 à propos du programme de coopération lancé depuis 2012 avec les députés français, portant sur le partenariat stratégique et le modèle de la régionalisation avancée, qui sont les axes de coopération à court terme. Les députés veulent aussi éviter que l'actuelle crise n'impacte les rapports entre le Maroc et le Conseil de l'Europe, qui devront entamer une évaluation préliminaire du plan de coopération 2012-2014, dans la concrétisation de leur parte entamé depuis 2007.Il est à souligner aussi que les relations entre le Maroc et la France traversent une période difficile qui risque de laisser des traces sur le difficile terrain de la compréhension mutuelle, malgré les interventions du président français François Hollande et ses initiatives pour désamorcer ladite crise.