Des toiles hautes en couleurs sont exposées, jusqu'au 10 juillet, à Laredo Art Gallery à Casablanca. En effet, les couleurs flamboyantes adoptées par Mohammed Issami dans la plupart de ses tableaux ne laissent pas indifférent. On comprend très vite que ce jeune artiste peintre est influencé par l'expressionnisme et l'art naïf. Un choix qui se dégage également à travers le traitement des formes. Juxtaposées et enchevêtrées dans une même œuvre, ces formes sont traitées sous plusieurs angles donnant aux toiles de l'artiste un cachet tout à fait particulier. Loin d'être un puriste de l'écriture picturale, Issami adopte une démarche artistique basée non seulement sur son imagination et ses souvenirs d'enfance -à l'instar de Chaâïbia par exemple qui reste une figure emblématique de l'art naïf-, mais aussi sur un travail de documentation et de recherche de longue haleine. Les toiles de Issami appellent donc à la découverte de ce Maroc profond que l'on a souvent tendance à oublier. Un Maroc culturel pluriel qui a été depuis toujours une forte source d'inspiration pour des artistes d'ici et d'ailleurs. Outre cette invitation à se plonger dans cet univers onirique, les tableaux exposés depuis le 16 juin dernier, sont voués à plusieurs interprétations puisqu'ils se situent entre la réalité et l'imaginaire. La lumière pour toujours ! De toile en toile, on se rend également compte de la place importante qu'occupe la lumière dans le travail de Issami. Elle se répartit de manière différente sur chaque fragment. À cheval entre le monde réel et celui imaginaire, le jeune artiste jongle entre la lumière et la couleur. Un pari réussi puisqu'une certaine harmonie découle de ses tableaux. Il faut dire qu'il a su réunir avec beaucoup de passion, de subtilité, d'exigence et de «luminosité», des formes aussi différentes les unes que les autres. Cette exposition nous fait donc découvrir un autre artiste chantre de l'art naïf. Rappelez-vous, il y a quelques mois, la Galerie 33, toujours à Casablanca, exposait des toiles inédites de Radia Bent Lhoucine. Peintes dans les années 1960, ces toiles dévoilées pour la première fois avaient suscité l'intérêt du public et des critiques. Inspirés de l'imagination et de l'enfance de Bent Lhoucine – qui n'est autre que la mère de l'artiste peintre Miloud Labied- subjuguaient par leur beauté et leur profondeur. Comme quoi le Maroc est une terre des artistes naïfs !