Il s'agit de mettre les artisans miniers de la région en relation avec les grandes entreprises afin d'améliorer la valeur ajoutée et la prospection. Un système de droits d'accès à l'exploitation sera instauré afin d'améliorer le revenu des artisans ainsi que le développement local dans la région. Après quelques rencontres d'échange, en novembre 2014 à Errachidia et en octobre à Figuig, Abdelkader Amara revient à la charge, à travers un forum national sur l'exploitation minière artisanale dans la zone Tafilalet-Figuig. Le ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, veut ainsi accélérer la cadence pour la mise en place d'une feuille de route visant la réhabilitation de cette zone minière. L'événement, qui devrait avoir lieu mercredi prochain à Skhirat, sera l'occasion d'établir un cadre consensuel entre les mineurs et les investisseurs. Amara avait déjà tâté le pouls des professionnels à Bouarfa et Errachidia pour être sur la même longueur d'onde quant aux modalités de mise à niveau de cette zone minière. En effet, la région dispose d'un potentiel minier important mais il n'est pas valorisé. L'activité minière dispose certes d'une immense superficie de 60.000 km2, mais les chantiers n'y occupent que 6000 km2. Quant à la production, l'on constate que le barytine (une espèce minérale composée de sulfate de baryum), à faible valeur ajoutée, en accapare 97,5% (soit 483.124 tonnes en 2013). Ceci au moment où le zinc et le plomb, relativement meilleurs, ne sont produits qu'à raison de 10.254 et 2.332 tonnes, respectivement. L'autre contradiction criante de l'activité minière dans cette région a trait à la configuration de son chiffre d'affaires. En effet, ce dernier qui est de 330 MDH se voit morcelé à raison du tiers (109 MDH) par le transport. Comme s'il s'agissait d'une entreprise de transport et non minière. C'est pour remédier à tous ces non-sens que le ministère veut aujourd'hui ouvrir la région aux investisseurs dans un cadre de transparence et de concurrence. Il s'agit de mettre en place des mécanismes de gestion des rapports entre les entreprises structurées et les artisans miniers. Ceci sous forme de droits d'accès de l'ordre de 20% du chiffre d'affaires dès le lancement du chantier et 80% étalés sur quatre ans. Ce mode opératoire est conditionné par l'affectation d'une partie de ces droits aux projets de développement local. La finalité de ce type de relation professionnelle est de permettre l'exploitation minière dans des zones difficiles à atteindre avec les moyens rudimentaires des artisans. Les grandes entreprises minières joueront ainsi le rôle de levier pour hisser le niveau et améliorer la valeur ajoutée de la prospection minière dans la région.