Il était temps. Alors que le secteur minier de la région Souss-Massa-Drâa représente plus de 30% du patrimoine minier national, les acteurs locaux avaient enfin compris la nécessité de promouvoir ce secteur méconnu du grand public, y compris des investisseurs et négligé par la stratégie (2010-2020) de développement économique et social de la région, approuvée au mois de décembre 2010. C'est ainsi qu'à l'occasion de la session de la Chambre du commerce, de l'industrie et des services d'Agadir (CCISA), tenue dernièrement à Taroudant, de nombreux points ont été évoqués, lors d'un débat afférent à ce sujet. Parmi ces questions, la présence d'une structure géologique variée et particulièrement réputée pour sa concentration de nombreuses substances minérales ; des métaux précieux, des métaux de base et d'autres substances utiles et industrielles. En témoigne le nombre des autorisations minières octroyées pour l'exercice de l'année 2011. Elles sont de l'ordre de 1.258 permissions de recherche et 185 autorisations d'exploitation, totalisant un montant d'investissement frôlant les 86 MDH pour plus de 4.000 emplois directs. Les autorisations accordées relèvent essentiellement de la province de Taroudant et de celle de Ouarzazate. S'agissant de la ventilation par types de sociétés, elle démontre que l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) détient à lui seul 25% des autorisations minières, tandis que 36% et 39% ont été accordées respectivement à des sociétés minières et à des particuliers. Par ailleurs, le secteur est soumis, selon des intervenants, à plusieurs contraintes. ces experts citent notamment la non-valorisation des métaux dégagés, devant l'absence de structures d'extraction et de traitement à l'échelon de la région, mais aussi le manque de capitaux pour accompagner le développement de ce secteur à forte valeur ajoutée. À ce titre, ce sont principalement les Petites et moyennes entreprises (PME) qui rencontrent des difficultés liées aux modalités de financement, notamment l'accès aux crédits bancaires et la carence des fonds de soutien. S'ajoute à cela, l'absence de mesures spécifiques régissant les petites exploitations minières, qui représentent plus de 25% du patrimoine minier, au niveau de la région, et ceci, en vue de leur permettre d'émerger dans le paysage minier régional. De surcroît, les mesures incitatives adaptées à la spécificité de l'activité minière, notamment lors des phases d'exploration et de valorisation minières demeurent insuffisantes, surtout pour les PME contribuant au développement socio-économique local. En termes de recherche minière cette fois-ci, les investissements destinés à ce volet sont défectueux. Exception faite de l'Office national des hydrocarbures et des mines ainsi que du groupe Managem qui demeurent les principaux acteurs de la recherche et de l'exploration minière dans la région. Cependant, le champ d'application du statut de mineur reste limité, en attendant le nouveau Code minier et sa refonte. La législation actuelle manque en effet d'harmonisation avec le nouveau Code du travail, en plus de la non-réglementation du principe de la sous-traitance. In fine, même si la région dispose de plusieurs mines en activité, notamment pour l'extraction de l'or, de l'argent, du cobalt, du cuivre, ainsi que d'autres ouvertes pour la recherche et l'exploitation de la Barytine, du Fer, et du Talc, le secteur reste méconnu. C'est pourquoi un effort de promotion s'impose. Il s'agit de présenter les opportunités d'investissements, de faciliter l'accès à l'acquisition des études et des résultats des travaux, relatifs à l'infrastructure géologique, d'approcher les procédures régissant les autorisations concernant le secteur minier, et d'organiser des activités de rayonnement, en l'occurrence des forums, des colloques et des congrès.