«La PME dispose de plusieurs mécanismes de financement, mais ces derniers sont souvent méconnus ou inutilisés», constate El Hadi Chaïbainou, DG du Groupement professionnel des banques marocaines (GPBM). Chaïbainou animait l'étape des rencontres régionales pour un meilleur accompagnement de la PME, organisées par le GPBM, Bank Al-Maghrib, la CGEM, et l'ANPME. Durant cette rencontre, qui s'est tenue hier jeudi à Casablanca, plusieurs griefs ont été soulevés et qui concernent surtout l'accès au financement bancaire. Certains chefs d'entreprise présents à la rencontre ont décrié la lenteur des procédures au niveau des établissements de crédit et sont même allés jusqu'à affirmer que certains secteurs, dont notamment le transport, sont considérés par Bank Al-Maghrib (BAM) comme sinistrés. «Il y a même eu une circulaire de BAM incitant les banques à ne pas accorder de crédits aux transporteurs de marchandises», affirme un transporteur. Une accusation réfutée par Nabil Badr de BAM. Selon ce dernier, «la banque centrale n'a jamais émis de circulaire dans ce sens et n'est d'ailleurs pas habilitée à catégoriser les secteurs sinistrés. Son rôle se limite à ce niveau à l'incitation des banques à respecter les règles prudentielles». Quant à l'apport de BAM au financement des PME, il se situe dans les mesures prises pour instaurer un cadre de transparence dans les relations entre les banques et les entreprises. Parmi ces mesures, figurent l'affichage des conditions bancaires, l'harmonisation des libellés des opérations figurant sur les relevés de compte, gratuité de 16 opérations bancaires... «À cela s'ajoute la création du crédit bureau qui permet aux établissements de crédit de prendre des décisions sur des critères objectifs», note Nabil Badr. Accompagnement Les PME peuvent également bénéficier de l'accompagnement de la Caisse centrale de garantie (CCG) dont les interventions sont essentiellement orientées vers cette catégorie d'entreprises. Cet accompagnement se traduit par un financement pouvant atteindre 90% de l'investissement avec une garantie allant de 50 à 85% du crédit. S'agissant des délais d'attente, les responsables de la CCG affirment qu'il est de 5 jours pour un crédit égal ou inférieur à 1 million de DH et de 10 jours pour les montants supérieurs. L'intervention de la CCG couvre plusieurs modes de financement (capital-risque, crédit bancaire...) avec un partage de risque avec les banques. Au-delà de l'accompagnement bancaire, les PME peuvent bénéficier également des prestations de l'ANPME. Dans ce sillage, deux programmes ont été développes. Il s'agit de Imtiaz et de Moussanada. Le premier qui est une compétition destinée aux entreprises porteuses d'un projet de développement, se traduit par l'octroi d'une prime correspondant à 20% de l'investissement total plafonnée à 5 MDH. Pour sa part, Moussanada qui vise à accompagner 500 entreprises par an est décliné en trois offres portant sur l'optimisation des fonctions support (Moussanada transverse avec un financement de 60% plafonné à 600.000 DH), le développement des compétences métiers (Moussanada cœur de métier avec un financement de 60% dans la limite de 600.000 DH) et sur l'intégration des technologies de l'information au sein des PME (Moussanada TI avec un financement de 60% plafonné à 400.000 DH).