Une stratégie 2009-2012 dédiée aux PME. C'est à croire que le conflit entre banques et PME ne finira jamais. Le bras de fer opposant ces deux entités n'a toujours pas connu de vainqueur. Et l'Etat, en bon arbitre, n'a toujours pas su trouver la solution adéquate pour mettre fin à ce conflit. En effet, malgré la mise en place de plusieurs programmes d'aide tels que Moussanada, Imtiaz, Inmaa, largement présentés par Mohamed Bahami, représentant de l'ANPME, ces derniers n'arrivent toujours pas à affriander les opérateurs, alors que des millions de dirhams sont en jeu. En effet, nul ne peut le nier, le problème du financement existe bel et bien, c'est ce qui a poussé Bank Al-Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), la Caisse centrale de garantie (CCG), la CGEM et l'ANPME, dans le cadre des rencontres régionales auprès des opérateurs de 11 régions, à relever le défi et essayer de trouver des solutions afin de satisfaire les deux parties. C'est ainsi qu'un débat a été ouvert pour sensibiliser sur l'accompagnement pour un meilleur accès aux différentes mesures, prévues à cet effet, et au financement bancaire de la PME et de la TPE. D'ailleurs, selon El Hadi Chaibainou, Directeur général du GPBM, «cette campagne vise également la dynamisation de l'action des instances régionales pour l'accompagnement desdites entreprises». Lors de ce débat, tous les entrepreneurs présents étaient unanimes : le recours au financement bancaire relève du parcours du combattant. Ces derniers dénoncent la lenteur des procédures, et qui dit perte de temps dit perte d'argent automatiquement, surtout pour des PME n'ayant pas de solides assises financières. L'autre aberration concerne la lourdeur des garanties exigées par les banques aux entrepreneurs qui ne peuvent malheureusement les présenter et se voient ainsi refuser tout bonnement leur demande. Sans parler de certains secteurs jugés sinistrés par les grandes autorités financières, et pour lesquels les banques ne daignent même pas jeter un coup d'œil sur leur dossier, se désengageant de toute responsabilité et affirmant tout simplement que les ordres viennent des autorités supérieures. C'est le cas notamment du secteur du transport où un opérateur a crié au scandale, et a même demandé la création d'une banque spéciale pour les PME. Ce qui a poussé Nabil Badr, représentant de Bank Al-Maghrib, à dire que «Bank Al-Maghrib a mis en place un système de standardisation des éléments minimum d'informations à fournir par les entreprises, et a incité les établissements de crédit à mettre en place des outils modernes d'analyse des risques, en vue d'une meilleure visibilité sur les risques et une tarification appropriée selon le profil de risque de chaque entreprise». Pour sa part, Mohamed Touimi Benjelloun, représentant du GPBM, a expliqué que l'accompagnement des PME s'avère une nécessité vu que les PME sont le cœur du tissu économique marocain. Elles représentent en effet 95% de l'ensemble des entreprises marocaines et jouent un rôle moteur dans le développement du Maroc. Offre de la CCG Pour apaiser les tensions, la Caisse centrale de garantie (CCG) a présenté sa stratégie 2009-2012 spécialement dédiée aux PME. Son programme s'articule autour de 3 axes. Le premier est destiné à offrir des produits couvrant le cycle allant de la création à la consolidation, en passant par la modernisation à travers une offre de garantie en harmonie avec la stratégie d'intervention, en plus d'une offre de cofinancement à des conditions avantageuses orientée vers les secteurs prioritaires. Le deuxième pilier est destiné au réengineering des processus, alors que le troisième concerne le redéploiement régional.