«La stratégie de développement de la compétitivité logistique est en marche. L'organisme de régulation qui va fédérer le secteur a été créé et le foncier ainsi que le financement ont été mobilisés ou sont en cours de mobilisation», lance d'emblée Karim Ghellab, ministre de l'Equipment et des transports lors d'une journée sur l'état d'avancement de cette stratégie, organisée hier 22 juin à Casablanca. Cette journée a été marquée entre autres par la signature du contrat-programme de transport de marchandises (www.lesechos.ma). Pour le ministre, l'aboutissement de cette stratégie nécessite une grande patience, car les délais de sa réalisation sont assez longs (entre 5 et 25 ans). La première réalisation a été la création de l'agence marocaine de la logistique, qui a pris plus d'un an. De fait, le projet a été déposé au Parlement en en avril 2010. Après quelques amendements et des aller-retour entre les deux Chambres, la loi a été finalement adoptée à l'unanimité. «La loi sera publiée incessamment au bulletin officiel et l'agence sera opérationnelle durant le 4e trimestre», révèle Ghellab. Il ne restera plus qu'à mobiliser le budget pour cette agence et à nommer son directeur et l'organe de gouvernance. À cet effet, un décret sera programmé dans les prochains conseils de gouvernement. Pour rappel, cette agence a pour mission principale de réguler le secteur et de proposer des textes de loi dans ce sens. «Comparée à d'autres structures, cette agence aura la plus forte représentativité du privé», insiste le ministre. L'agence sera appuyée par un observatoire qui prendra la forme juridique d'une association, à l'instar de celui du tourisme. «Nous nous sommes inspirés du modèle de l'observatoire du tourisme, qui fonctionne déjà très bien», précise Younès Tazi, directeur de la Stratégie au ministère de l'Equipement et des transports. La création de l'agence constitue certes une grande avancée, mais il faut rappeler qu'elle a été précédée par la signature du contrat-programme pour la zone logistique de Zenata, à Casablanca. Celle-ci sera prochainement reliée avec le port de la ville. Les travaux de connexion entre le port de Casablanca et cette zone ont déjà démarré, notamment pour la desserte nord, qui sera opérationnelle fin juin courant (www.lesechos.ma). Ainsi, ce port aura deux voies pour l'entrée des camions et deux ponts pour leur sortie, grâce à la mise en service du nouveau viaduc. Cette amorce sera prolongée par une route connectée à la plateforme de Zenata. Ce projet nécessite un investissement de 700 millions de DH (dont 400 provenant du budget de l'ANP et 300 millions du budget de l'Etat) qui a déjà été ficelé. Le lancement des travaux est prévu pour septembre. «Le développement des infrastructures logistiques autour du port de Casablanca devra avoir un impact positif sur les autres régions, la métropole étant pour le moment le nerf économique du pays», note le ministre. Concernant toujours cette zone logistique, l'ONCF a lancé la construction d'entrepôts dans la zone MITA à Aïn Sebaâ. «Il y a également le projet de plateforme logistique d'Ouled Saleh, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du commerce», rappelle Ghellab, qui annonce que son département, se substituant à l'Agence de la logistique, lancera en juillet deux appels d'offres pour deux opérations portant sur la deuxième tranche des entrepôts créés par la SNTL à Zenata (7 entrepôts de 6.000 m2) et 2 entrepôts de l'ONCF. (6.000 m2). Ces entrepôts seront loués pour une période entre 3 et 5 ans. À ce niveau, il faut souligner que les travaux pour les entrepôts de l'ONCF à Aïn Sebaâ ont été lancés hier, alors que ceux relatifs aux entrepôts de la SNTL devraient démarrer incessamment. La signature hier du contrat-programme de transport de marchandises qui vise à mettre à niveau le secteur (www.leschos.ma) a constitué une autre grande avancée. «C'est une grande réalisation pour le secteur, mais des obstacles subsistent toujours», note Abdelillah Hifdi, président de la Fédération nationale du transport. Il s'agit notamment du problème de visa. «Son obtention est devenue de plus en plus difficile, aussi bien pour les chauffeurs que pour les patrons d'entreprise de transport. Cela n'est pas en adéquation avec le traitement que nous réservons aux transporteurs étrangers», souligne Hifdi. Par rapport au foncier, le ministre affirme que plus de 1/3 a déjà été déjà mobilisé et que la recherche d'un autre 1/3 est bien avancée. Pour le volet formation, l'OFPPT entame dés la rentrée prochaine son programme avec prés de 2.000 stagiaires. En outre, il y a lieu de noter la création par TMSA de son institut, ainsi que les formations qui sont dispensées actuellement dans les écoles et les universités publiques (formation des cadres).