L'aventure africaine de l'ONE est loin d'être finie. L'Office national de l'électricité vient de se voir autoriser la création d'une nouvelle filiale au Sénégal. Il s'agit de Comasel de Louga SA. Cette nouvelle entité de droit sénégalais est la deuxième du genre que crée l'ONE dans le pays, après Comasel St-Louis créée en 2008 pour la gestion de la mise en œuvre de la première concession attribuée à l'ONE. Pour décrocher ce second sésame, l'Office avait soumissionné à un appel d'offres au Sénégal. Aussin cette fois-ci, ce sera pour un projet d'électrification rurale dans le pays de la Téranga. «Le projet est de taille. Il est près de trois fois plus important que la première concession, aussi bien sur le plan de la superficie que des investissements à engager», explique-t-on chez l'ONE. Il s'agit en fait de la distribution et la gestion de l'électricité, pendant 25 ans, dans les zones rurales se situant dans les régions de Louga-Kébémer-Linguère, soit 2.300 villages à électrifier. Comasel de Louga SA se chargera donc de ce projet. Dans ce sens, la société sera dotée d'un capital social de 29 MDH (1.673 millions de francs CFA), dont 20% seront détenus par la Société financière internationale (SFI). Cette dernière a, pour rappel, déjà participé à la première concession et détient 16,6% du capital de Comasel St-Louis. La question qui se pose à ce niveau est celle de la rentabilité de ce projet pour l'ONE ? D'abord, il faut signaler que l'investissement est de 144 MDH, financé en partie par une subvention de 123 MDH accordée par la BAD au gouvernement du Sénégal. Le business plan présenté par l'ONE à la Primature pour l'obtention de l'accord de création de la nouvelle société fait état de la réalisation d'un revenu net de 185 millions de francs CFA et un résultat d'exploitation de 31 millions dès la première année d'activité, pour atteindre 1.754 millions de francs et un résultat opérationnel de 711 millions lors de la dernière année du contrat. Le taux de croissance moyen par année devrait ainsi se situer à 10%. Dans ce contexte, les bénéfices dégagés par la nouvelle filiale de l'ONE seraient ainsi de 31 millions lors de la première année et iraient jusqu'à 608 millions lors du dernier exercice. L'ONE a donc de quoi se frotter les mains, puisque le taux de rentabilité dégagé dans ce contexte se situerait à 8,8% lors des 10 premières années et 17% sur l'ensemble de la période du contrat. C'est dire que la quête africaine de l'ONE peut finalement s'avérer lucrative. C'est la raison qui pousse l'Office à étendre ses projets à d'autres marchés. Dans ce sens, des projets seraient aujourd'hui en cours de réalisation avec le Kenya, Cap-Vert, le Tchad et le Niger.