Les obstacles sont liés essentiellement à l'insuffisance des capacités managériales de la TPE et à l'accès aux crédits bancaires et aux marchés publics. Nombreuses sont les micros-entreprises qui se créent sur la base de nouveaux concepts au Maroc et inversement, nombreuses sont celles qui subissent une mortalité précoce durant les premières années de création à cause de plusieurs facteurs conjoncturels. C'est l'un des constats sur lequel se sont accordés en fin de semaine dernière à Agadir, les participants à la 2e édition du Forum international de la TPE. Les difficultés exprimées par de nombreux experts lors de la 1re table ronde du forum sont liées essentiellement à l'insuffisance des capacités managériales de la TPE et une difficulté d'accès aux crédits bancaires. La solution la plus pertinente pour résoudre cette contrainte émane de l'octroi de prêts d'honneur sans intérêt et sans garantie au profit des TPE. «L'association Souss-Massa-Drâa-Initiative qui a déjà franchi le cap des 11 MDH de prêts a permis de créer plus de 200 entreprises avec un taux de remboursement égal à 85%, ce qui prouve la réussite de ce modèle face à la difficulté que connaissent les micro-entreprises pour accéder au financement», explique Mohamed El Moudene, président de l'association. Par ailleurs, l'objectif actuel est de lancer à l'instar des plateformes françaises des prêts de croissance en faveur des micros-entreprises déjà existantes. S'agissant de l'accès aux marchés publics, «malgré l'avènement du nouveau décret, ce dernier n'arrive pas encore à ancrer dans la pratique un pourcentage dédié aux TPE», souligne Jamal Diwany, vice-président de l'Union régionale de la CGEM du Souss-Massa-Drâa. Cependant, les entraves que connaissent les micro-entreprises ne sont pas uniquement liées aux facteurs précités. L'accompagnement post-création fait toujours défaut, selon les participants. «La création de la société n'est pas suffisante, puisque celle-ci doit être suivie d'un «post-accompagnement» pour aider les micros entreprises à surmonter des difficultés afférentes à la gestion du capital et au fonds de roulement, en plus du développement du réseautage». Aujourd'hui, il existe au Maroc 1,8 million de TPE, dont une grande partie opère dans l'informel et seulement 20% seraient fiscalement identifiées à travers le registre de commerce et (ou) l'attestation d'inscription à la taxe professionnelle. «Le statut de l'auto-entrepreneur qui permettra d'élargir l'assiette fiscale et de réduire le poids de l'informel à travers des avantages juridiques, fiscaux et sociaux est toujours en instance», déclare Mohamed Belfkih, directeur régional des impôts. Pour le ministre délégué chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel, Mamoun Bouhadhoud : «La stratégie nationale de promotion de la très petite entreprise (TPE) permettra d'intégrer l'économie informelle, de contrecarrer le chômage par la création massive d'auto-emplois et de TPE pour généraliser la couverture sociale en tant que rempart contre la précarité». En effet, la région du Souss-Massa-Drâa fait partie des quatre régions pilotes sélectionnées pour la mise en œuvre de cette feuille de route à travers la signature de contrats-programmes régionaux.