Le terroir au Maroc, c'est un million de tonnes de figues de barbarie, un million d'hectares d'oliviers, 350.000 tonnes de dattes, amandes et figues, 250.000 tonnes de condiments... Loin des projections, ces richesses sont aujourd'hui bel et bien existantes. Mieux, elles sont à notre portée, sans forcément attendre de pluies bienfaisantes ni absorber de méga-capitaux. En effet, les produits du terroir marocain ont bien des qualités qui les rendent plus qu'attractifs en tant que moteurs d'une activité économique à part entière. En première ligne, la majorité de ces produits sont très peu dépendants de la pluviométrie dans un pays qui vit sous la pression du stress hydrique. De plus, une proximité entre les zones d'existence du potentiel et le monde rural, connu pour une forte concentration des populations vulnérables détenant un savoir-faire séculaire. Ajoutons à cela, le principal trait distinctif du terroir marocain : Il s'agit de produits non périssables, ne nécessitant pas de chaîne logistique coûteuse ou encore d'installations de stockage complexes, sans oublier qu'une partie de ce potentiel est déjà certifiée biologique et protectrice de l'environnement. Par ailleurs, l'autre caractéristique des produits du terroir est qu'ils sont immédiatement opérationnels, dans la mesure où l'extraction du potentiel naturel n'est tributaire d'aucune action de modernisation préalable. Aussi, la dimension solidaire qu'assurent ces produits s'est imposée sur le marché, dopée par un intérêt grandissant des consommateurs pour le terroir. Des décennies à rattraper Hélas, ce que bon nombre d'experts déplorent c'est que l'importance de la valorisation des produits de terroir n'ait pas été prise à sa juste mesure dans le passé. En effet, plusieurs pays notamment dans le voisinage méditerranéen ont pris une longueur d'avance sur le Maroc en matière de terroir et d'économie équitable et solidaire, à l'image de la Turquie et de la Tunisie. Ce n'est que ces dernières années que le Maroc a pris conscience des opportunités pouvant être saisies grâce au terroir, sur le marché national mais surtout, et plus encore, sur les marchés internationaux. Les pistes de valorisation ne manquent pas Figues de barbarie : fruit frais, jus, nectar, confiture, filets ou poudre de raquette, vinaigre, shampoing, savon... Dattes : fruit frais, pattes, confiture, vinaigre, café de noyau, sirop... Argan : huile alimentaire, amlou, huile cosmétique, shampoing, savon... Olives : olives séchées ou pasteurisées, huile d'olive, savons, préparations cosmétiques, huile d'olive aux figues... Céréales : couscous multiples préparations, berkoukech, avoine, belboula, semoules, orge, zemmit... Plantes médicinales et aromatiques : hydrolats, huiles essentielles, plantes séchées, ...Condiments pour approvisionner une industrie de transformation végétale à court de matière première