«Une levée sur le marché de la dette privée n'est pas exclue» Les ECO : Le programme d'investissement de la station Lixus porte sur un montant de 3,2 MMDH ? Envisagez-vous de lever une dette privée par la Newco pour compléter le financement de ce projet capitalistique ? Karim Belmaachi : Aujourd'hui, nous avons déjà aménagé la première phase du projet. Pour le reste, nous avons apporté à la Newco, créée conjointement avec la CDG et FMDT, les terrains. Les actionnaires ont, pour leur part, apporter du cash pour arriver à un capital d'1,5 MMDH. À cela, nous ajouterons les avances acquéreurs. Nous comptons avec de la dette bancaire pouvoir financer ce programme de 3,2 MMDH. Nous sommes en train de lever une dette au niveau des banques de 900 MDH à cet effet. Comme vous le savez les banques ont signé dans le cadre de la vision 2020 un accord pour le financement des stations du plan Azur via une enveloppe globale de financement de 24 MMDH. Certes, la convention signée ne fixe pas le taux d'intérêt car ce sera le fruit des négociations entre nous et les banques. Les taux d'intérêt sur le moyen terme pratiqués sur le marché actuellement sont aux alentours de 6% ou 7%. De plus, la dette bancaire est plus adaptée que l'émission privée dans notre contexte puisqu'il s'agit d'une nouvelle société et pour qu'elle puisse faire appel au marché, il faut qu'elle ait au minimum 3 ans d'existence. N'est-il pas intéressant pour votre groupe de faire appel au marché de la dette privée en 2014 vu le contexte de baisse des taux ? Actuellement, le groupe Alliances est plus dans une politique de désendettement. Nous ne sommes pas dans une politique de levée de la nouvelle dette. Nous avons déjà fait appel au marché financier sous toutes ses formes. Nous avons levé des capitaux propres à travers des augmentations de capital et des conversions de dividendes en actions. Nous avons également émis de la dette privée à travers des obligations simples, des obligations convertibles en action, des obligations remboursables en actions et des billets de trésorerie. En termes d'ingénierie financière, nous avons usé de l'ensemble des produits offerts par le marché marocain. Il est vrai qu'aujourd'hui les taux sont très bas donc intéressants. Il y a aussi des liquidités importantes sur le marché. Cependant, si nous devions lever de la dette, ce serait pour anticiper des échéances de remboursement à venir. Nous avons justement des échéances de dette obligataire qui tombent à partir de 2015. Ce serait donc pour substituer à cette dette une nouvelle, qui serait moins chère. Dans cette optique là, une sortie n'est pas exclue. Vous parlez désormais d'une politique de désendettement pour le groupe Alliances ? Comment comptez-vous procéder ? Aujourd'hui, nous levons de la dette uniquement pour les projets. Ceux qui sont livrés remboursent leur dette. La vie quotidienne d'un groupe immobilier est de contracter de la dette pour financer les projets et rembourser après leur concrétisation. S'agissant de notre endettement global, l'accent va être mis sur le recouvrement des créances clients. Nous sommes sur le point de livrer un nombre important de logements pour lesquels nous devons encaisser. Le processus de recouvrement est très long à cause des problèmes administratifs. Il faut mettre toute une logistique industrielle en place pour raccourcir ce délai et disposer de cash le plus rapidement possible. L'année dernière nous avons déjà pu à travers ce processus récupérer quelque 2,1 MMDH de créances clients et cette année nous avons un objectif de 3,6 MMDH. Cela représente de l'argent frais qui permettra de désendetter le groupe et de réduire le gearing. Ajouter à cela tout le cash flow qui va être dégagé par les nouveaux projets et les bénéfices du groupe. Cette politique de désendettement devrait donc avoir un impact non négligeable sur la politique de distribution des dividendes... Nous avons toujours distribué des dividendes conformes à ce qui est distribué par le secteur par rapport à la cote casablancaise. L'année dernière, nous avons distribué un dividende de 20 DH dont 10 DH en cash, le reste était optionnellement convertible en actions. En fin de compte nous avons distribué 170 MDH de cash et 70 MDH ont été convertis. Cette année nous allons également distribuer un dividende. Sachez que les dividendes ne peuvent pas s'accélérer de manière importante car nous sommes dans une phase de très forte croissance. Les dividendes seront plus importants à partir de 2018. Pour le moment, nous préférons garder une partie de nos résultats pour conforter nos fonds propres et améliorer notre gearing. Sachez que cette année nous allons distribuer uniquement du cash. Le montant sera décidé au niveau de l'assemblée, mais je peux d'ores et déjà vous dire que le marché aura une bonne surprise.