Les professionnels marocains du transport routier international attendent avec impatience la délivrance au Maroc de la carte ADR, pour accéder au marché européen. En attendant, ils continuent de percer dans les produits frigorifiques. Les entreprises marocaines opérant dans le transport routier international peinent encore à pénétrer le marché européen lorsqu'il s'agit d'acheminer des produits dangereux. Et pour cause, «le chauffeur marocain ne dispose toujours pas de la carte ADR, obligatoire en Europe pour évoluer dans ce secteur», explique Jamal Haddi, président de l'Association marocaine des transports routiers internationaux (AMTRI). La carte ADR («Accord for Dangerous Goods By Road», «Accord pour le transport des marchandises dangereuses par la route») certifie qu'un conducteur a subi une formation en matière de transport de ces produits à risque. «Le principal problème est que le Maroc ne dispose toujours pas de centre délivrant la carte ADR», poursuit le président de l'AMTRI. Toutefois, la donne devrait bientôt changer, avec le lancement annoncé en 2015, du premier Centre de formation professionnelle en transport logistique à Casablanca (cf. voir Les Eco du 21 février 2014). Cette structure sera réalisée suivant le modèle du centre technique construit en France par l'Association pour la prévention dans le transport des hydrocarbures (APTH). Ainsi, les opérateurs marocains pourront espérer franchir cette barrière réglementaire, en plus de mieux professionnaliser leurs pratiques qui sont actuellement jugées archaïques. D'autre part, l'Etat doit accélérer la définition de son arsenal juridique, afin de mieux encadrer le transport de matières dangereuses et de lui assurer un meilleur envol. Hausse du carburant Pour le moment, à en croire l'AMTRI, les entreprises marocaines se distinguent davantage dans le frigorifique. Rien qu'en 2013, ce segment a bondi d'environ 40%. Les exportations agricoles vers les voisins européens y sont pour beaucoup. Par contre, les performances sont plutôt «faibles dans l'industriel et le textile», constate Jamal Haddi. Côté perspectives, le développement des échanges avec l'Afrique subsaharienne annonce des lendemains prometteurs pour les transporteurs marocains. «Nous transportons de plus en plus de marchandises issus du Sénégal ou du Mali à destination de l'Europe», renseigne le président de l'AMTRI qui, à son tour, crie haut et fort que «l'avenir est en Afrique». Sur le plan national, les professionnels se disent très préoccupés par la hausse des prix du carburant et indiquent ne pas avoir de vision claire sur la question.