La question de la pression migratoire était au centre du débat sur l'état de la nation, mardi au congrès des députés espagnol. Lors du grand oral annuel du président du gouvernement espagnol devant les élus de sa nation, Mariano Rajoy a acerbement critiqué l'Union européenne concernant la gestion du dossier de l'immigration irrégulière. Rajoy a qualifié la politique européenne en cette matière d'échec. De la sorte, il a appelé les instances européennes à revoir le modèle de coopération, en insistant sur la nécessité de fournir davantage d'aides aux pays d'origine et de transit, en référence au Maroc. «Les récents événements de Sebta et Mélilia ont révélé un dramatique problème que l'Europe communautaire n'a pas réussi à résoudre», a-t-il lancé en direction de Bruxelles. C'est une manière de se laver les mains des critiques que s'est attirées le gouvernement de Rajoy, suite à la conduite de la Guardia Civil lors du tragique assaut du 6 février ayant coûté la vie à 15 migrants. Le leader de l'opposition, Alfredo Rubalcaba a exigé l'ouverture d'une enquête parlementaire pour jeter la lumière sur cet événement et définir les responsabilités. Le débat sur la migration et la tension qui se vit aux frontières ces dernières semaines a amené le ministre des Affaires étrangères, José Margallo, à formuler le souhait de voir le Maroc maintenir les candidats à l'immigration loin des frontières. La requête du chef de la diplomatie espagnole risque d'assombrir le ciel des relations bilatérales, plombé déjà par les récents événements aux postes frontières. La Guardia civil a en outre jeté de l'huile sur le feu en avançant que les candidats à l'immigration retrouvés morts lors de cette tentative d'accès à Sebta via la mer ont péri dans les eaux marocaines et non espagnoles. De surcroît et selon une version présentée par le quotidien de droite El Mundo, les autorités marocaines auraient décliné une offre d'aide espagnole, incluant des plongeurs et une embarcation, pour récupérer les cadavres des migrants noyés. Cette accusation vise à laver l'honneur de cette institution en jetant la pierre au Maroc, suite à sa déplorable gestion de ce macabre assaut des migrants.